Yémen: 11 millions d'enfants ont besoin d'aide humanitaire
La guerre civile qui frappe le Yémen depuis mars 2015 a provoqué une épidémie de choléra sans précédent et une crise alimentaire touchant 11 millions d’enfants.
Plus de 11 millions d'enfants yéménites ont besoin d'assistance humanitaire en raison de la guerre qui ravage ce pays depuis mars 2015. Le bilan provient du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Ces enfants sont des victimes directes de la pire crise alimentaire dans le monde, d'une épidémie sans précédent de choléra et de l'absence d'accès aux services médicaux et nutritionnels, a ajouté l'OCHA dans son bulletin d'octobre, publié lundi.
Selon l’Unicef, citée par Médecins du monde, toutes les dix minutes "un enfant yéménite meurt des conséquences du conflit et du manque d'accès aux soins". Le système d'éducation est également au bord de l'effondrement, plus de cinq millions d'enfants risquant d'être privés de leur droit à être scolarisés (source OCHA).
La guerre au Yémen oppose des forces gouvernementales qui ont été chassées de la capitale Sanaa par des rebelles Houthis accusés d'être soutenus par l'Iran et qui se sont alliés à des unités militaires restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh. En mars 2015, les forces gouvernementales ont reçu le soutien d'une coalition militaire arabe emmenée par l'Arabie saoudite et les combats et les raids aériens n'ont pas cessé depuis. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le conflit a fait plus de 8.650 morts et quelque 58.600 blessés, dont de nombreux civils.
Le difficile travail des ONG
Fin septembre, l’ONU a ouvert une enquête internationale sur les violations du Droit international humanitaire et des droits de l’Homme commis par les différentes parties au conflit au Yémen. Une initiative rare, saluée par Erin Hutchinson, chef de mission d’Action contre la faim (ACF) au Yémen : "Nous espérons tous que le travail du groupe d’experts aboutira à une meilleure application des lois de la guerre par les parties au conflit et ainsi à une meilleure protection des populations civiles yéménites qui paient aujourd’hui un prix beaucoup trop lourd dans ce conflit."
Les ONG, comme ACF, parviennent difficilement à endiguer la crise alimentaire et sanitaire. Médecins sans frontières rappelait au début du mois de septembre que l’association avait été contrainte d’évacuer son personnel présent au Nord du Yémen à cause de bombardements incessants. "Pour la population, l’accès aux soins est très difficile, soulignait l’organisation. De nombreuses structures de soins ne fonctionnent plus. Celles encore ouvertes manquent souvent de matériel essentiel, de personnel, de médicaments et de carburant pour faire fonctionner les générateurs électriques, ou alors elles sont situées dans des zones trop dangereuses."
Avec AFP