Panne des numéros d’urgence : deux enquêtes ouvertes dans le Morbihan
La préfecture du Morbihan et le parquet de Vannes ont ouvert deux enquêtes après la mort de quatre patients au total suite à la panne généralisée de tous les numéros d’urgence les 2 et 3 juin. Les explications d'un urgentiste.
Aucun numéro d’urgence n’était accessible pendant toute la soirée du 2 juin et la matinée du 3 juin. Pompiers, SAMU et police sont restés injoignables à cause d’une panne chez l’opérateur Orange, dont le PDG Stéphane Richard a été convoqué par le ministère de l’Intérieur.
Ces dysfonctionnements auraient causé la mort de trois personnes dans le Morbihan. L’ARS a ouvert une enquête administrative, suivie par une autre enquête ouverte par le parquet de Vannes.
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Répercussions sur les urgences
Selon le Dr Eric Revue, chef du services des urgences de l’hôpital Lariboisière, la première alerte a été donnée à Lyon.
« On s’est aperçus ensuite que le réseau était saturé sur toute la France », ajoute-t-il. « Heureusement, notre hôpital a eu une activité normale. Nous avons fonctionné presque comme d’habitude, sans constater de baisse ou d’augmentation d’activité. »
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Le temps, un enjeu essentiel
Cette panne a énormément inquiété les médecins, car dans le cas d’une urgence vitale, le temps est un facteur central. « Le délai de prise en charge en cas d’AVC ou d’infarctus doit être très court », explique le Dr Revue. « Les premières minutes comptent. Ce délai doit être d’une heure trente, trois heures maximum. »
Car un infarctus non pris en charge peut mener à l’arrêt cardiaque. « Et même si le patient ne fait pas d’arrêt cardiaque, le muscle cardiaque se nécrose. C’est la même chose pour le cerveau en cas d’AVC : l’organe devient mort car il ne peut plus réagir. C’est la raison pour laquelle il faut réagir au plus vite. »
Et en cas de nouvelle panne ?
Selon le PDG d’Orange, le problème est réglé pour cette fois. Mais si jamais il venait à se reproduire, le Dr Eric Revue recommande d’insister pour avoir un professionnel de santé au téléphone.
« Dans la situation catastrophique où on arrive à joindre personne, il faut insister pour avoir un moyen de secours », répète-t-il. « C’est important car mettre un patient dans une simple voiture vers l’hôpital est risqué. Il vaut mieux envoyer une ambulance, ne serait-ce qu’en cas d’embouteillage. »
En cas d’urgence, ce médecin conseille de continuer à appeler les numéros alternatifs mis en ligne par le gouvernement. En cas de situation vitale et d’urgence, « même seulement perçue comme une urgence » précise-t-il, il faut insister jusqu’à avoir quelqu’un au téléphone.