Qu'est-ce qu'une fausse-route ? Quelle conduite adopter en cas de fausse-route ?
Qu'est-ce qu'une fausse-route ? Quelles peuvent être ses conséquences ? Quelle conduite adopter en cas de fausse-route ? Les gestes et les attitudes doivent-ils être les mêmes chez l'adulte et chez le jeune enfant ?
La fausse route survient lorsqu’un liquide ou un aliment solide passe non par l'œsophage, mais par la trachée, c’est-à-dire par les voies respiratoires. La victime peut alors s'étouffer. L'apnée forcée va entrainer plusieurs conséquences : l’augmentation du taux d'hémoglobine désoxygéné dans le sang va rapidement entraîner un bleuissement de la peau (cyanose) ; cette perte d’oxygénation concerne aussi le cerveau, cela peut se traduire par une perte de connaissance. La mort peut survenir en quelques minutes.
Chez un adulte, la fausse route d'un liquide est presque toujours accompagnée d'une toux qui va permettre son expulsion. Mais chez le très jeune enfant, ou dans le cas général de l'absorption d'un objet solide, les risques d’étouffement sont importants. Si la respiration ne s'est pas rétablie au bout de quelques secondes, des mesures d'urgence doivent être prises.
Chez un adulte, le premier réflexe doit être de cinq claques fermes dans son dos, entre ses deux omoplates. La victime doit être légèrement penchée en avant. Sous l'effet des claques, les poumons et la plèvre vibrent, ce qui peut parfois suffire à déclencher un réflexe de toux.
Si cela ne suffit pas, il faut pratiquer la manœuvre de Heimlich : on doit se positionner derrière la victime, placer un poing fermé entre le nombril et le sternum, maintenu à l'aide de l'autre main. Il faut ensuite presse fortement vers soi, et vers le haut : cette compression fait généralement sortir le corps étranger. Si la victime perd connaissance, il faut appeler les secours, l’allonger au sol, et commencez le massage cardiaque. Si la victime est une femme enceinte, une procédure légèrement différente, décrite ici en images, doit être adoptée.
Une situation d’étouffement, chez le jeune enfant, se traduit par un arrêt brutal de la respiration et des pleurs.
Attention : si l'enfant a des difficultés respiratoires, mais émet encore des sons, "le premier réflexe doit être d’appeler le 15 – un médecin régulateur enverra des secours, mais il ne faut rien faire, car secouer l’enfant, lui taper dans le dos, le prendre par les pieds, c’est prendre le risque de déplacer l’élément qui l’empêche de respirer (et de l’asphyxier pour de bon)", détaillait dans notre émission le Dr Céline Farges, pédiatre-réanimateur au Samu de Paris.
Si la situation d'étouffement se confirme, la conduite à tenir est détaillée en images ici (à partir de 2’20).