Urgences de Rennes : les soignants portent plainte pour agression
Quatre soignants agressés par une patiente violente au CHU de Rennes portent plainte. En grève depuis plusieurs semaines, le personnel des urgences fait face à des situations de tension.
Après l’agression, la plainte. Quatre soignants des urgences du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Rennes ont décidé de porter plainte à la suite d'une agression par une patiente le 10 juin 2019 au matin. L’établissement devrait se joindre à cette plainte. "J'ai été appelée hier matin aux urgences sur une situation d'agression avec une patiente qui s'était montrée violente dans ses propos et dans ses actes envers quatre soignants du service (...) Tous les quatre ont porté plainte et le CHU va le faire aussi", a déclaré à l'AFP Mylène Coulaud, directrice des soins et directrice de garde ce weekend au CHU.
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Des violences quotidiennes
Selon la directrice des soins, "il n'y avait pas de tension" ni de surcharge dans le service au moment de l'incident. Celui-ci serait donc "davantage lié à une situation individuelle" de la patiente, a estimé Mme Coulaud.
Pour le syndicat Sud, "l’équipe des urgences a dû faire face à une agression physique d’une grande violence de la part d’une jeune patiente qui a agressé physiquement les équipes soignantes qui se sont retrouvées à terre sous les coups".
Et cela n’est malheureusement pas une situation exceptionnelle. Cela "fait partie des situations de violences auxquelles sont confrontés quotidiennement les personnels soignants" affirme Sud. "En grève depuis plusieurs semaines à Rennes comme dans toute la France, les personnels dénoncent ces situations de tensions générées bien souvent par des délais de prise en charge trop inadaptés", souligne d’ailleurs le syndicat.
80 services d’urgence en grève en France
Un mouvement de grève des personnels paramédicaux a en effet démarré il y a près de trois mois pour dénoncer notamment le manque de moyens face au nombre accru de patients qu'ils accueillent. Ce mouvement touche près de 80 services partout en France, selon le collectif Inter-Urgences.
Le 6 juin dernier, la ministre de la Santé Agnès Buzyn reconnaissait que les urgences étaient "en souffrance". Elle a de fait annoncé plusieurs propositions à l’occasion du congrès annuel des urgentistes, dont le lancement d’une mission de "refondation" des services d’urgences et un soutien financier aux établissements connaissant des surcroîts d’activité.