Urgences : des infirmiers pour compenser le manque de médecins ?
Face à la crise des urgences, le ministère de la santé a proposé de donner plus de compétences aux infirmiers. Objectif : désengorger les services. A l’hôpital Bichat, l’expérience est déjà en place. Mais à quel prix ?
A l'heure où les urgences vivent une crise profonde, Virginie participe à une expérimentation originale. Elle accueille "classiquement" les patients aux urgences de l’Hôpital Bichat à Paris, et détermine leur ordre de priorité en fonction de la gravité de leurs cas. Mais depuis quelques temps, son rôle se confond parfois avec celui du médecin : “Quand il y a des blessures aux extrémités, comme les pieds ou les chevilles, nous sommes habilités à prescrire des radios”, explique-t-elle.
Accélérer les étapes
Les protocoles qui permettent ce transfert de tâche entre médecin et infirmier ont été mis en place entre 2006 et 2009, notamment par le chef de service Dr Christophe Choquet : “On donne plus d’autonomie à certains soignants pour que le parcours du patient soit réduit, et que l’on puisse accélérer les étapes”
Des prérogatives en plus mais un salaire qui ne change pas pour Virginie et les autres infirmiers du service qui réclament une revalorisation. “Les tâches qui étaient attribuées aux médecins finissent par être faites par des infirmières", explique Virginie, infirmière urgentiste.
L’ancienne ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé une prime de 100 euros brut par mois pour les soignants qui effectuent des tâches supplémentaires dans le cadre de protocoles. Les infirmiers urgentistes de Bichat pourraient être concernés par cette mesure.