Australie : pas de vaccin pour les enfants, pas d'allocation pour les parents
Le refus de vaccination pourrait bientôt être sévèrement puni en Australie... Le Premier ministre, Tony Abbott, a proposé de priver d'allocations familiales tous les parents qui ne feront pas vacciner leurs enfants.
"Pas de piqûre, pas d'argent ! " a lancé le Premier ministre australien, le 12 avril devant des journalistes. A partir de 2016, les Australiens qui ne feront pas vacciner leurs enfants seront privés d'allocations. "C'est une importante mesure de santé publique. Il est très important que nos familles et nos enfants soient le plus en sécurité possible", a ajouté le Premier ministre conservateur, Tony Abbott.
Certains parents, hostiles à la vaccination, pensent qu'elle est dangereuse pour leurs enfants. Dans certains pays européens et aux Etats-Unis, des maladies qui avaient totalement disparu, comme la rougeole, ont fait leur réapparition. "Cette nouvelle mesure va resserrer les règles, pour renforcer l'importance de la vaccination et la protection de la santé, en particulier pour les enfants ", a renchéri Tony Abbott dans un communiqué.
Suppression de l'objection de conscience
Actuellement, les Australiens qui refusent de faire vacciner leurs enfants peuvent faire valoir une clause "d'objection de conscience" tout en continuant de percevoir une série d'allocations qui pèsent jusqu'à 10.800 euros par an et par enfant. Si les nouvelles mesures sont adoptées par le Parlement, ces parents ne toucheront plus ces allocations.
Toutefois, les parents qui refuseront d'immuniser leurs enfants pour des raisons médicales ou religieuses continueront d'avoir le droit de percevoir certaines allocations même si les conditions d'accès seront restreintes.
Le taux de vaccination des enfants âgés de 1 à 5 ans est de plus de 90 % en Australie, plus qu'en France. Mais selon les chiffres officiels, plus de 39.000 enfants de moins de sept ans ne sont pas vaccinés, soit une augmentation de 24.000 cas au cours des dix dernières années.
"Aucun fondement médical" au refus de vaccination
"Ce choix de ne pas immuniser ses enfants n'a aucun fondement médical et ne devrait pas être soutenu par les contribuables", a ajouté M. Abbott. Et pour cause : la controverse sur les vaccins date de 1998, lorsqu'une étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet avait semé la panique dans le monde anglo-saxon en faisant un lien entre vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) et autisme.
L'article avait été retiré par la suite, en raison "d'irrégularités". Une enquête avait notamment mis à jour de nombreuses fraudes, des conflits d'intérêts et des résultats falsifiés. Pourtant, l'étude a suffit pour mettre le feu aux poudres... Cet article a eu un effet dévastateur, servant encore aujourd'hui de prétexte à des campagnes anti-vaccination à travers le monde.