Gastro-entérite virale mortelle : efficacité prouvée d'un nouveau vaccin
La gastro-entérite aiguë d'origine virale est une cause majeure de décès chez les jeunes enfants, notamment en Afrique subsaharienne. Un essai clinique vient de démontrer l'efficacité d'un nouveau vaccin à la fois bon marché et stable à des températures élevées.
450.000 enfants âgés de moins de cinq ans meurent chaque année de gastro-entérites aiguës, notamment en Afrique subsaharienne. Parmi ces infections mortelles, 37% sont dues à un rotavirus et pourraient par conséquent être prévenues par l'utilisation d'un vaccin efficace et accessible.
Une étude publiée mercredi dans la revue médicale The New England Journal of Medicine suggère qu'un vaccin récemment développé, serait efficace à plus de 66% pour prévenir les gastro-entérites aiguës dues aux rotavirus.
L'essai clinique de phase 3 a été mené au Niger sur 3.508 nourrissons en bonne santé. Le vaccin (ou le placebo) a été administré aux enfants par voie orale, avec une prise à l'âge de six, dix et quatorze semaines, soit un total de trois doses. L'efficacité du vaccin a été testée dès 28 jours après la troisième dose vaccinale.
Adapté aux pays pauvres
Un prix abordable et une conservation facile sont des critères essentiels pour les vaccins mis en place dans les pays émergents - critères que les deux vaccins actuellement commercialisés ne remplissent pas. L'avantage de ce nouveau vaccin est ainsi de rester efficace, même lorsqu'il est stocké à des températures élevées (à 40˚C, il se conserve six mois), ce qui permet une large diffusion dans les pays pauvres.
"Ce vaccin est adapté aux conditions en Afrique pour ceux qui en ont le plus besoin", s'est félicitée Sheila Isanaka, professeure adjointe de nutrition à la faculté de santé publique de Harvard. "Quand ce vaccin deviendra largement disponible en Afrique, il permettra de protéger des millions d'enfants qui sont les plus vulnérables."
Bien que la commercialisation de ce vaccin, fabriqué par le Serum institute of India, soit autorisée en Inde, elle n'a pas encore été approuvée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Or, cette autorisation est nécessaire pour que les Nations unies et d'autres agences gouvernementales puissent le distribuer.