Vaccin Johnson & Johnson : en "pause" aux Etats-Unis, son arrivée retardée en Europe
Les autorités sanitaires américaines ont recommandé ce 13 avril "une pause" dans l'utilisation du vaccin anti covid Johnson & Johnson pour enquêter sur six cas graves de caillots sanguins. Son déploiement en Europe est de fait retardé.
Une "pause" pour le vaccin Johnson & Johnson. L'Agence américaine des médicaments (FDA) "est en train d'enquêter sur six cas rapportés aux Etats-Unis de personnes ayant développé des cas rares et graves de caillots sanguins après avoir reçu le vaccin" Janssen de Johnson & Johnson, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Et "tant que cette procédure est en cours, nous recommandons une pause", a affirmé la FDA, précisant agir "par souci de précaution".
Les Centres américains de lutte et de prévention des maladies (CDC) se réuniront le 14 avril afin d'évaluer ces différents cas. L'agence américaine des médicaments devra ensuite trancher, en fonction de leurs conclusions.
Retard en Europe
En attendant, le groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson a indiqué ce 13 avril qu'il avait "pris la décision de retarder le déploiement" de son vaccin en Europe.
La France, notamment, s'apprêtait à recevoir 200.000 doses la semaine du 19 avril, puis 350.000 la semaine suivante.
Le semaine dernière, l'Agence européenne des médicaments (EMA) indiquait enquêter elle aussi sur des liens entre le vaccin de "J&J" et des cas de caillots sanguins.
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Des thromboses inhabituelles et extrêmement rares
Dans les cas rapportés, les scientifiques ont observé une thrombose veineuse cérébrale, soit l'obstruction par un caillot d'un ou plusieurs sinus veineux cérébraux, en association avec des bas niveaux de plaquettes dans le sang, souligne l'institution.
Les six personnes concernées par ces événements thrombo-emboliques graves sont des femmes âgées de 18 à 48 ans, et leurs symptômes sont apparus six à 13 jours après l’injection.
Plus de 6,8 millions de doses du vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson ont déjà été administrées sur le territoire américain et ce type d'effets secondaires graves apparaît pour le moment "extrêmement rare", a fait savoir la FDA.
Cette annonce n'est pas sans rappeler les questionnements autour du vaccin AstraZeneca, pour lequel le régulateur européen a demandé à ce que le risque de thrombose soit inscrit dans les effets secondaires de ce vaccin.
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Un vaccin efficace et unidose
Le vaccin unidose de Johnson & Johnson a été autorisé en urgence aux Etats-Unis fin février, après ceux à deux doses de Pfizer/BioNTech et de Moderna.
Il s'est révélé efficace à 66% pour prévenir les formes modérées à sévères du Covid-19, selon des essais cliniques réalisés sur environ 40.000 personnes âgées de 18 ans ou plus dans plusieurs pays à travers le monde.
A "vecteur viral", le vaccin de "J&J" utilise comme support un autre virus peu virulent, transformé pour y ajouter des instructions génétiques d'une partie du virus responsable du Covid-19. Une fois dans les cellules, une protéine typique du SARS-CoV-2 est produite, éduquant le système immunitaire à le reconnaître.