Vaccination des adolescents : le comité national d'éthique regrette une décision trop "rapide"
Le gouvernement a autorisé la vaccination des adolescents à partir du 15 juin. Une décision trop rapide selon le Comité consultatif national d’éthique pour qui la vaccination des plus jeunes peut attendre la rentrée scolaire.
Pour atteindre l’immunité collective, il faut bien 85% d’une population vaccinée. Actuellement, seuls 50% des adultes ont reçu une première dose. Et on estime que 20% sont toujours réticents.
Alors, le gouvernement parie sur la vaccination des adolescents qui représentent 17% de la population. Mais, pour le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), impensable de faire porter une telle responsabilité aux plus jeunes.
" Ils peuvent participer à l’effort mais peut-être que les adultes qui ne se sont pas encore fait vacciner devraient le faire avant qu’on propose la vaccination à une population pour qui le bénéfice ne va pas être évident " explique le Pr Alexandra Benachi, membre du CCNE.
Peu de données sur le vaccin chez les plus jeunes
Dans son avis, le comité s'inquiète du peu de données disponibles sur la vaccination des plus jeunes. Et demande un délai afin de mieux étudier l’impact des vaccins. “
On a aucun recul à long terme sur le devenir de ces vaccins. Alors, vous allez me dire que c’est pareil chez les adultes sauf que le problème n’est pas du tout le même. Un adulte a besoin du vaccin parce qu’il y a un bénéfice direct pour lui, ce n’est pas le cas pour un enfant. Donc c’est une chose d’accepter d’éventuels effets secondaires qui sont largement inférieurs au bénéfice du vaccin chez les adultes, ce n’est pas complètement la même chose pour un enfant” ajoute le Pr Alexandra Benachi.
Enfin, côté éthique, il y a là aussi débat : celui du libre consentement des adolescents à la vaccination, essentiel en cas de rebond de l’épidémie. L’avis du Conseil d’éthique reste consultatif. La vaccination pour les adolescents devrait bien commencer le 15 juin prochain.