Plus de 1.000 médecins agressés verbalement ou physiquement en 2017
L’Observatoire de la sécurité des médecins, affilié au conseil national de l’ordre de cette profession, a fait état d’un "nombre record" d’incidents recensés en 2017.
En 2017, 1.063 "incidents" allant des violences physiques aux insultes en passant par les vols ont été déclarés auprès de l’Ordre des médecins (Cnom). "Il s’agit du nombre de déclarations d’événements le plus important depuis la création de l’Observatoire de la sécurité des médecins en 2003", précise le Cnom.
Une large majorité des incidents est constitués d’agressions verbales et de menaces (62%), "loin devant le vandalisme (8%) et les agressions physiques (7%)". Le Cnom note une progression des vols, qui sont passés de 19% des déclarations en 2015 et 2016 à 23% en 2017.
Les femmes et les généralistes particulièrement concernés
"Alors que les généralistes ne représentent que 40% des praticiens français, cette catégorie de médecin est surreprésentée dans les incidents déclarés avec 61% des cas recensés", observe le Cnom. De même, 51% des déclarants sont des femmes, alors que la profession n’est composée que de 47% de femmes.
Si les départements les plus touchés sont le Nord (108 incidents) et les Bouches-du-Rhône (107 incidents), l’Observatoire identifie une croissance notable dans certains autres comme la Haute-Garonne (31 en 2016, 43 en 2017) ou la Seine-Maritime (22 en 2016, 31 en 2017). Par ailleurs, les recensions d’incidents survenus en milieu urbain sont passés en un an de 48% à 53%.
Côté spécialistes, les incidents concernent essentiellement les ophtalmologues (58 déclarations ; 6% des cas), les psychiatres (33 déclarations ; 3% des cas) et les dermatologues (25 déclarations ; 2% des cas). Par rapport à 2016, l’Observatoire recense une nette augmentation des agressions pour les médecins du travail (21 déclarations en 2017 contre 13 déclarations, en 2016).
la rédaction d’Allodocteurs.fr
Seuls 38% des incidents recensés par le Cnom ont donné lieu à des plaintes, déplore le Cnom. "Chaque médecin victime d’une agression [est appelé à] engager des procédures adéquates auprès des autorités et à le signaler à l’Ordre afin qu’il puisse s’y associer, rappelant ainsi l’absolue nécessité et l’urgence de garantir la sécurité des personnels soignants dans l’exercice de leur mission auprès des populations", précise-t-il dans un communiqué.