Un guide pour aider les soignants à reconnaître les violences conjugales
La Haute Autorité de Santé publie aujourd’hui un guide d’une cinquantaine de pages pour aider les professionnels de santé à mieux détecter les signes d’alerte.
Marques de bleus, signes de dépression ou encore interruptions de grossesse à répétition… Autant de signes, souvent ignorés par les soignants mais qui peuvent être révélateurs de violences conjugales. Or, selon la Haute Autorité de Santé, 1 victime sur 5 a consulté en premier lieu un médecin à la suite de violences conjugales. C'est pourquoi la HAS a décidé de rédiger un mode d'emploi à l'intention des médecins généralistes.
Penser systématiquement à questionner le patient sur ce sujet pour libérer la parole des victimes est l’une des principales recommandations. " Comment vous sentez-vous à la maison ? Comment ça se passe en cas de dispute ? Avez-vous déjà été victime de violences au cours de votre vie ?", voilà des exemples de questions que les médecins généralistes pourraient poser au même titre que celles souvent posées sur les antécédents familiaux.
Pour le professeur Pierre-Louis Druais, médecin généraliste et vice-président de la commission recommandations, pertinence, parcours et indicateurs au sein de la Haute Autorité de Santé, « le message est fort car quand vous posez la question à quelqu’un qui vient consulter pour un certificat d’aptitude ou pour faire du sport, les patients vont vous demander pourquoi vous me poser cette question ? C’est tellement fréquent que je la pose à tout le monde, c’est aussi simple que ça. Il faut oser poser cette question, et ce sera de plus en plus banal », affirme-t-il.
Tous les professionnels de santé sont concernés
Ce guide s’adresse à tous les soignants, toutes branches confondues : autant aux médecins généralistes qu’aux dentistes, « un masseur-kinésithérapeute qui constate des bleus se doit de poser la question », précise le professeur Pierre-Louis Druais.
En cas de situation jugée grave, ce guide recommande aux soignants de conseiller la patiente pour déposer plainte, l’informer sur son droit de quitter son domicile avec ses enfants en le signalant à la police ou à la gendarmerie ou encore de la guider pour envisager une hospitalisation de ses enfants pour les protéger et évaluer leur état de santé.