Violences conjugales : comment faire évoluer le rôle des médecins ?
Le 29 octobre, le Grenelle des violences conjugales a été marqué par la remise de soixante propositions à Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes. Parmi elles, l'évolution du secret médical qui pourrait faciliter le signalement de violences.
Une proposition du Grenelle contre les violences faites aux femmes pourrait bien bousculer les habitudes à l’hôpital : l'évolution du secret médical. Les médecins auraient la possibilité de lever ce secret sans l’accord de la victime pour signaler une situation de violence, notamment aux urgences. Selon le docteur Emmanuelle Piet, membre du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes et présidente du Collectif féministe contre le viol, cette idée n’est pas encore assez aboutie « Faire un signalement sans l’accord de la patiente alors qu’elle subit déjà des violences, c’est délicat. Mais surtout, il faudrait être sûr de la suite. Car si la femme décide de mentir et de dire qu’elle est tombée dans l’escalier, comment la justice peut-elle travailler ensuite ? »
Des questions systématiques en consultation
Les violences conjugales menacent la vie des femmes. Ainsi, les médecins ont un rôle-clef à jouer : « Il faut systématiquement poser la question des violences conjugales en consultation. On sait que dans 25% des cas, les femmes victimes de violences conjugales se sont confiées à leur médecin. Quand on leur pose la question, elles répondent ! » explique le docteur Piet. Elle estime que cette question des violences conjugales devrait faire partie d’un interrogatoire systématique.