Violences à l’hôpital : plus de 23 000 cas en 2018
Avec 23 360 signalements l’an dernier, l’Observatoire national des violences en milieu de santé dresse un constat alarmant de la situation dans les hôpitaux.
« Je vais te découper la tête ». « Je vais te brûler avec ton enfant ». « Si tu rentres dans ma chambre, je te casse la g… ». Voici quelques unes des menaces entendues l’an dernier par des soignants, dans le cadre de leur travail. Des propos cités dans le rapport 2018 de l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS).
Des actes de violence en légère augmentation
Crachats, insultes, coups… En 2018, il y a eu 23 360 signalements d’atteintes aux biens et aux personnes sur les 426 établissements de santé qui ont participé au rapport. Ces chiffres sont en très légère augmentation par rapport à 2017. Mais, cette hausse est trop faible pour conclure à une amplification du phénomène.
80% des incidents concernent les personnes et 20% les biens. En première ligne : les infirmiers et les aides-soignants Ce sont eux qui sont le plus directement en contact avec les patients.
La psychiatrie, les urgences et la gériatrie sont les services plus concernés
Comme l’an dernier, les services les plus touchés sont la psychiatrie (18% des signalements de violence), les urgences (15%) et les EHPAD (11%). En psychiatrie, les comportements violents sont très souvent liés à des maladies mentales, comme la schizophrénie. Même explication pour la gériatrie. Il s’agit fréquemment de patients atteints de pathologies neuro-dégénératives comme la maladie d’Alzheimer.
La situation est différente pour les urgences. Lieu de passage et d’accueil de toutes les souffrances, les urgences sont par leur nature même très exposées aux situations de violence. Les agressions verbales y sont quotidiennes (83% des signalements) et les agressions physiques aussi très nombreuses (14%).
Dans plus de la moitié des cas, les auteurs des violences invoquent des reproches liés à leur prise en charge. Autre cas de figure : les patients sous emprise d’alcool ou de stupéfiants. L’Observatoire cite, par exemple, une femme qui « mord les agents, les insultes, profère des menaces de mort pour eux et leur famille, crache au visage de tous ceux qui s’approchent d’elle».
Pour mieux protéger le personnel, le rapport incite les directeurs d’établissement à mettre en place des « projets de service » pour lutter contre les violences. Les victimes sont aussi encouragées à porter plainte.