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Sexe anal : attention aux problèmes de santé chez les femmes

Depuis quelques années, le sexe anal est une pratique de plus en plus courante dans les relations hétérosexuelles. Mais cette récente popularité n’est pas sans risque pour la santé des femmes, alertent deux chercheuses.

Mathis Thomas
Rédigé le
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Le sexe anal n’est plus tabou dans les couples hétérosexuels. Mais dans un éditorial publié le jeudi 11 août dans le British Medical Journal (BMJ), deux chirurgiennes alertent sur les risques encourus par les femmes lors de rapports anaux.

Tabitha Gana et Lesley Hunt soulignent que la pratique de la sodomie est passée de 12,5 % à 28,5 % chez les couples hétérosexuels britanniques de 16-24 ans ces dernières décennies. Aux États-Unis, 30 à 44 % des hommes et femmes ont rapporté avoir expérimenté le sexe anal. Mais ces pratiques ne sont pas sans danger.

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Une mauvaise sensibilisation

Le manque d’informations de la part du monde médical est principalement pointé du doigt dans l’article de Tabitha Gana et Lesley Hunt. Selon les chercheuses, les médecins et les professionnels de santé du National Health Service (NHS), le service de santé britannique, n’abordent pas le sujet avec leurs patientes, ou uniquement en évoquant le risque d’infections sexuellement transmissibles (IST).  

Il existe pourtant d’autres risques à prendre compte lors d’un rapport anal. Les chirurgiennes citent notamment le traumatisme anal de la partenaire ou les conséquences psychologiques engendrées par cet acte sexuel lorsqu'il a été contraint.

D’autres complications, spécifiques à la santé des femmes, existent aussi. “Les femmes ont un risque plus important d’incontinence à cause de leur anatomie différente et des effets des hormones, des grossesses et de l’accouchement sur le plancher pelvien”, précisent les chercheuses.

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Informer pour permettre un consentement éclairé

Les dommages causés par la pénétration anale, comme des douleurs et des saignements, sont donc plus importants chez les femmes. Un risque qui augmente encore si le rapport anal a été contraint, affirment les chercheuses.

Si la majorité des jeunes femmes ont essayé la sodomie par plaisir, curiosité ou pour faire plaisir à leur partenaire, "jusqu'à 25 % des femmes ayant déjà eu des relations sexuelles anales ont déclaré avoir été forcées de le faire au moins une fois”, selon une enquête menée en Grande-Bretagne citée dans l’article.

Tabitha Gana et Lesley Hunt concluent leur article en appelant les professionnels de la santé à mieux prendre en charge les évolutions de pratique du sexe anal dans les relations hétérosexuelles. Une meilleure compréhension, qui passe par des échanges sans jugement avec les femmes, permet en effet de s’assurer qu’elles ont toutes les cartes en main pour consentir, ou non, à la pratique de la sodomie.

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