Le premier greffé du pénis bientôt papa
Le jeune Sud-Africain bénéficiaire de la première greffe réussie d'un pénis sera papa "d'ici la fin de l'année", soit moins d'un an après son opération, a déclaré ce 12 juin son chirurgien. L'homme avait été opéré suite à une circoncision traditionnelle ratée.
"Il m'a informé que sa partenaire était enceinte d'environ quatre mois", a déclaré Andre van de Merwe, l'urologue qui avait conduit l'opération à l'hôpital Tygerberg au Cap le 11 décembre. Les deux jeunes gens et futurs parents sont âgés de 21 ans. "Ils sont très contents et nous aussi", a ajouté le médecin.
Agréablement surpris par cette grossesse rapide, M. van de Merwe a souligné que "rien n'empêchait qu'il (le patient) ait des enfants car la qualité du sperme n'était pas affectée".
"Nous sommes contents qu'il n'y ait pas eu de complications et que son pénis fonctionne bien", a-t-il ajouté.
Lors de l'annonce de la greffe en mars, l'équipe médicale avait déjà indiqué que le patient avait recouvré toutes les fonctions urinaires et sexuelles de son organe.
"Je pense qu'ils ont décidé d'avoir des enfants tôt car si des complications devaient survenir plus tard, au moins ils auront déjà des enfants, mais c'est moi qui spécule. C'est un garçon très stable, et sa relation avec sa compagne dure depuis plusieurs années", a ajouté le praticien.
Neuf patients en attente de greffe
L'opération avait duré neuf heures. Le pénis greffé avait été prélevé sur un donneur décédé après accord de sa famille.
Neuf autres patients sont en attente d'une greffe similaire. "Ces jeunes garçons n'ont pas de pénis, aussi doivent-ils doivent s'asseoir pour uriner. Aussi notre objectif premier est de leur permettre d'uriner debout comme les autres hommes", a poursuivi M. van der Merwe.
"Le deuxième but est qu'ils puissent avoir des relations sexuelles normales s'ils le veulent et quand ils le veulent", dit-il. Dans le cas du jeune greffé, "il a retrouvé les sensations d'un pénis normal à 100%, il a des érections normales". "Le troisième objectif est de pouvoir concevoir un enfant, et il a été atteint."
Accidents de circoncision rituelle
La circoncision traditionnelle, par ablation à vif du prépuce, a généralement lieu à la fin de l'adolescence dans plusieurs cultures sud-africaines, à l'issue d'une retraite en brousse qui est aussi une épreuve d'endurance physique.
Les accidents durant ces cérémonies initiatiques, organisées sans témoins et en secret, sont assez fréquents, notamment parce que certains individus peu scrupuleux s'improvisent maîtres de circoncision avec la complicité de chefs coutumiers peu regardants.
Selon les données recueillies par l’AFP, de 2008 et 2013, 486 jeunes gens seraient décédés à la suite de ces circoncisions rituelles, le plus souvent à cause d'une infection ou d'une gangrène. Malgré la fréquence de ces incidents, de plus en plus de jeunes accompliraient ce rite de passage sous l'effet d'une pression sociale.