Implants Essure : bientôt un registre pour suivre les effets secondaires
Un registre des femmes s'étant fait retirer un implant de stérilisation Essure en raison de la survenue d'effets indésirables va être mis en place "dans les prochains mois", selon le ministère de la Santé.
Mieux suivre les effets secondaires des implants de stérilisation Essure. C’est l’objectif du registre des femmes "explantées", c’est-à-dire qui se sont fait retirer ces implants, mis en place "dans les prochains mois" comme l'annonce le ministère en charge de la Santé le 17 décembre.
Meilleur suivi et meilleure prise en charge
C’est au cours d’une réunion qui s’est tenue le 15 décembre au ministère que le Collège national des gynécologues-obstétriciens (CNGOF) "a fait part, en lien avec le Conseil national de l'ordre des médecins", de son intention de créer ce registre, indique la direction générale de la santé (DGS) dans un communiqué.
Ce registre permettra "d'améliorer leur suivi et les connaissances scientifiques permettant d'adapter au mieux la prise en charge de ces patientes".
"Une revue des différentes méthodes d'explantation sera prochainement publiée", a également indiqué le CNGOF lors de cette réunion.
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Saignements, douleurs, fatigue…
Ces dispositifs de stérilisation féminine en forme de ressort, implantés dans les trompes de Fallope, sont accusés par plus d'un millier de femmes d'avoir provoqué des effets indésirables parfois graves après leur implantation : saignements, douleurs, forte fatigue, réaction allergique ou encore dépression...
A ce jour, selon le groupement EPI-Phare, plus de 22.000 femmes auraient procédé à un retrait des implants, ou explantation. Une procédure parfois délicate, mais qui entraîne une amélioration dans 70 à 80% des cas, selon des chiffres présentés en octobre dernier par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Comprendre l’origine des effets secondaires
Un protocole d'explantation a déjà été diffusé fin 2018 par les autorités sanitaires. Ces dernières ne recommandent pas le retrait de l'implant pour les femmes qui ne présentent pas de symptôme, "compte tenu des risques associés à l'acte chirurgical de retrait".
Le ministère ajoute qu'un "protocole de recherche" sera financé "dans les prochains mois" pour "mieux caractériser les phénomènes à l'origine des effets indésirables présentés par certaines femmes porteuses d'Essure".
240.000 femmes porteuses de l’implant en France
Commercialisé en France en 2002, l'implant Essure avait été placé sous surveillance renforcée en 2015 par l'ANSM. Leur fabricant, le laboratoire Bayer, en a cessé la commercialisation en 2017. Entre 2001 et 2017, environ un million d'unités du dispositif médical Essure ont été vendues dans le monde, dont 240.000 en France, selon Bayer.
En avril dernier, une trentaine de patientes ont déposé une plainte pénale après des effets indésirables de ce dispositif médical. Le laboratoire est par ailleurs visé depuis 2017 par une action de groupe au civil regroupant plusieurs centaines de patientes.
Selon l'ANSM, 1.087 femmes ont été confrontées à un dysfonctionnement du dispositif ou à la survenue d'effets indésirables entre 2003 et début février 2017.