Implants contraceptifs : l’agence du médicament appelle à la vigilance
L’Agence du médicament annonce de nouvelles mesures pour réduire le risque de migration de l’implant contraceptif Nexplanon dans la circulation sanguine et les poumons. A ce jour, 30 cas de migration ont été recensés depuis 2001.
Comment éviter que les implants contraceptifs insérés dans le bras ne migrent dans le corps ? L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) annonce un renforcement des mesures pour réduire le risque de passage dans la circulation sanguine et dans les vaisseaux pulmonaires de l'implant contraceptif Nexplanon. Chaque année en France 200.000 femmes environ y ont recours.
Cette annonce constitue une réponse aux 30 cas de migration d’implants Nexplanon dans l’artère pulmonaire comptabilisés et signalés à l’ANSM depuis 2001. Une première alerte avait été diffusée en 2016 pour les médecins, sages-femmes et gynécologues, mais il est apparu depuis que "ce risque restait peu connu des professionnels et des femmes".
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Repérer les signes de lésions neuro-vasculaires
Le renforcement des mesures vise tout d’abord la procédure d’insertion et de retrait de l’implant. Ainsi, dans les prochaines semaines, une lettre sera adressée aux professionnels pour rappeler l'existence d’un risque de lésions au niveau de l'insertion de l'implant et "de migration de l’implant notamment dans l’artère pulmonaire, potentiellement liés à une insertion profonde ou incorrecte de Nexplanon".
En pratique, l'agence sanitaire "appelle à nouveau les professionnels de santé à la vigilance sur le risque de lésions neuro-vasculaires" à l'endroit d'insertion, sous la peau, de l'implant. Ces lésions peuvent se manifester par des fourmillements ou des troubles de la sensibilité dans la main. Elle alerte également sur le risque "de migration de l’implant contraceptif Nexplanon dans les vaisseaux sanguins et dans le thorax", qui peuvent dans certains cas nécessiter une intervention chirurgicale lourde.
Vérifier une à deux fois par mois la présence de l’implant
Et prochainement, "les femmes se verront remettre au moment de la pose de l'implant, une carte patiente complémentaire à la notice, les invitant à vérifier une à deux fois par mois la présence de l'implant et à contacter rapidement leur médecin ou leur sage-femme si elles ne le repèrent plus au toucher", indique le 6 décembre l'ANSM.
D'ici là, l'Agence sanitaire "invite toutes les femmes porteuses d'un implant contraceptif Nexplanon à s’assurer par une palpation délicate qu’il est bien en place. Dans le cas contraire une consultation médicale doit être programmée".
Se former "en présentiel" à la pose des implants
L'implant contraceptif Nexplanon se présente sous la forme d'un petit bâtonnet, de quatre centimètres de long et deux millimètres de diamètre, inséré juste sous la peau vers l’intérieur du bras. Il délivre en continu une hormone, l'étonogestrel. Cet implant, fabriqué par les laboratoire MSD, est le seul implant contraceptif commercialisé en France. D'après Santé Publique France, il est particulièrement utilisé par les femmes de 20 à 24 ans.
L'ANSM "recommande vivement aux professionnels de santé de se former, « en présentiel » à la pose de ces implants". C'est-à-dire de privilégier la formation pratique avec des médecins expérimentés mis en place par MSD France, par rapport à la formation virtuelle en ligne.