Des préservatifs désormais remboursés sur prescription médicale
Cette mesure, annoncée mardi 27 novembre par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, est destinée à mieux lutter contrer la propagation du virus du sida.
"À compter du 10 décembre", les Français pourront se faire délivrer des "boîtes de 6, 12 ou 24 préservatifs [...] en officine de pharmacie sur présentation d'une prescription d'un médecin ou d'une sage-femme", a annoncé le ministère de la Santé dans un communiqué publié le 27 novembre. "On pourra maintenant, quand on est un jeune ou quand on présente des risques particuliers, ou pas d'ailleurs, quand on est une femme ou quand on est un homme, aller voir son médecin et avoir des préservatifs remboursés sur prescription médicale", a précisé Agnès Buzyn au micro de France Inter le même jour.
"Redynamiser l'image du préservatif"
Pour le moment, seuls les préservatifs de la marque Eden, du laboratoire français Majorelle, sont concernés et la prise en charge par la CPAM se fera à hauteur de 60%. Le laboratoire avait obtenu un avis favorable de la Haute autorité de santé (HAS) en juin dernier : celle-ci estimait que le service rendu par ses préservatifs masculins pouvait justifier un remboursement par la Sécurité sociale.
"La prise en charge et l'obtention sur prescription médicale d'Eden vont permettre de redynamiser l'image du préservatif, en envoyant un signal fort qu'il ne s'agit pas d'un gadget sexuel mais bien d'un véritable outil de prévention indispensable", affirme Majorelle dans communiqué mis en ligne le 27 novembre. Cela devrait permettre "de développer son usage, notamment auprès des jeunes et de nouveaux utilisateurs dont le pouvoir d'achat est très contraint", a poursuivi le laboratoire.
Chaque année en France, près de 6.000 nouveaux cas de séropositivité sont recensés, a noté Agnès Buzyn. Un chiffre particulièrement élevé chez les moins de 25 ans, chez qui on compte "autour de 800 à 1.000 nouveaux cas". Ces derniers "utilisent souvent le préservatif pour leur premier rapport sexuel, mais pas dans les actes suivants", a déploré la ministre de la Santé.