Tumeurs bénignes du sein : le traitement par ultrasons à l'essai
Il serait moins coûteux et plus efficace que la chirurgie. Un traitement par ultrasons des tumeurs bénignes du sein va être expérimenté en France. La Haute Autorité de Santé (HAS) a donné son feu vert pour des tests dans douze établissements hospitaliers. Trois cents patientes devraient être traitées cette année.
Chaque année, des milliers de femmes se font opérées d’une tumeur bénigne du sein. Les ultrasons pourraient être une alternative moins invasive. A l’aide d’une sonde échographique posée sur le sein, le médecin envoie des ultrasons en profondeur sur la tumeur. Leur action chauffante va permettre de diminuer la taille de celle-ci.
Une réduction du volume de la tumeur
Depuis 2014, le Dr Sophie Grivaud-Martin, radiologue, teste cette nouvelle technique au groupe hospitalier Les Diaconesses Croix Saint-Simon, à Paris. Selon elle, cela permet "une réduction de volume de l’adénofibrome. On a aussi remarqué très souvent une réduction rapide et précoce des symptômes qui étaient ressentis par la patiente, c’est-à-dire que la boule qu’elle ressentait et les douleurs cycliques disparaissent rapidement."
Cette technique ne nécessite qu’une anesthésie locale. La patiente est traitée en ambulatoire. A terme, ce traitement pourrait aussi permettre de nouvelles prises en charge des lésions du sein. Le Dr Sophie Grivaud-Martin estime qu’on "pourrait imaginer dans l’avenir pouvoir traiter d’autres types de lésions peut-être précancéreuses mais, actuellement, c’est vrai que ça n’entraine qu’une réduction de volume et pas une disparition complète de la lésion."
Un traitement pris en charge par la Sécurité sociale
La Haute Autorité de Santé (HAS) vient d’accorder le premier Forfait innovation pour cette technique. Un label créé par la loi de financement de la Sécurité sociale en 2015. Il permet une prise en charge dérogatoire et transitoire pour faciliter le développement de technologies innovantes.
En échange, la société s’engage à réaliser une étude pour confirmer l'intérêt de la technologie. Trois cents patientes devraient y participer. La Sécurité sociale prendra en charge le coût de leur traitement.