Familles homoparentales : quel impact pour les enfants ?
En France, on estime à 200.000 le nombre d'enfants élevés dans une famille homoparentale. Plusieurs études scientifiques soulignent que cela n'a pas d'impact sur leur développement.
Agnès et Sophie sont les heureuses mamans de Gaël, 2 ans. Il a été conçu par PMA en Belgique. Plus de deux ans et demi de démarches, d'échecs et enfin l'aboutissement lors de la première échographie. "C'est un grand moment de soulagement, explique Agnès. C'est le premier moment de bulle d'amour qui est en train de se développer". Sophie ajoute : "Oui, on est dans cette petite bulle et le reste est derrière".
Oubliés aussi les frais, plus de 20.000 euros. Aujourd'hui, elles sont une famille. Sophie est la mère biologique, et Agnès a adopté Gaël. "Nous sommes un couple de femmes, il n'a pas de père mais il a plein de référents masculins autour de lui. Il cherchera ces identités-là. Il n'y aura pas d'impact. Et puis nos convictions à nous, c'est que l'essentiel pour un enfant, c'est la sécurité affective".
Pour certains opposants à la PMA pour toutes les femmes, et notamment le mouvement de la Manif pour Tous, la mesure serait contraire à l'intérêt de l'enfant. Pour bien grandir, celui-ci aurait besoin d'un père et d'une mère. La recherche laisse penser le contraire. Depuis les années 1970, plus de 700 travaux ont été consacrés à ce sujet dans le monde. Oliver Vécho est enseignant-chercheur en psychologie à l'université Paris-Nanterre (92). Il a analysé une centaine d'études sur le développement des enfants élevés dans une famille homoparentale. Et, rien ne permet de conclure qu'ils ont plus de problèmes que les autres.
"Par exemple, on s'est intéressés à l'estime de soi chez ces enfants, la valeur qu'on s'attribue en tant que personne. Certains ont fait l'hypothèse que ces enfants allaient se sentir dévalorisés du fait d'être élevés par des parents de même sexe. Ces études ne le montrent pas. De la même façon, certains chercheurs ont pu penser que les enfants de familles homoparentales auraient des difficultés à développer des relations sociales avec des enfants de leur âge, à l'école... parce qu'ils pourraient être stigmatisés, rejetés... Ce n'est pas ce qu'on observe en termes de compétences sociales. Ces enfants sont aussi compétents que les autres".
Une autre étude est en cours, via la cohorte ELFE, pour suivre le développement sur plusieurs années d'enfants issus d'une famille homoparentale. Les résultats seront rendus public dans un an.