Dysfonction érectile : et si c'était génétique ?
Une variation génétique a été identifiée par des chercheurs comme l'un des responsables des problèmes d'érection, ce qui pourrait contribuer à améliorer un jour les traitements.
Aux États-Unis, dans la population générale, environ un homme sur cinq souffre de dysfonction érectile.
Par le passé, quelques études sur les jumeaux ont suggéré que la génétique pourrait jouer un rôle dans le risque de survenue de troubles de l’érection au cours de la vie. Selon ces recherches, environ un tiers du risque de dysfonction érectile serait dû à des facteurs génétiques !
Toutefois, aucun gène spécifique n’était encore incriminé. Une vaste étude publiée lundi dans les compte-rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS), consistant en l’analyse du génome de 36.649 nord-américains, a permis d’identifier un nouveau gène associé à ces troubles. Plus précisément, les chercheurs ont découvert que les personnes possédant une certaine du gène "SIM1" avait un risque de survenue troubles de l’érection supérieur d’un quart au reste de la population. Les personnes possédant deux copies de ce gène muté auraient un risque augmenté de l’ordre de 60%
Une piste pour de futurs traitements ?
Les résultats ont été validés en étudiant une seconde base de données, collectant les informations génétiques et les données de santé de 222.358 hommes.
"Les traitements disponibles contre la dysfonction érectile ne fonctionnent pas chez environ la moitié des hommes traités", a souligné Eric Jorgenson, co-auteur de l’étude, à l’Agence France Presse. "Si l'on arrivait à développer de nouveaux traitements qui ciblent cette variation génétique, nous pourrions aider ces hommes-là".
L'obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, qui ont des composants génétiques, sont également liés aux problèmes d'érection.
la rédaction d’Allodocteurs.fr, avec AFP
Eric Jorgenson, et al. "Genetic variation in the SIM1locus is associated with erectile dysfunction". PNAS, 2018. doi:10.1073/pnas.1809872115