Sexualité des personnes âgées : "Il n'y a pas de date de péremption"

Cela peut paraître bizarre de parler de sexualité dans un établissement de vie où il y a des personnes âgées, pourtant, c'est possible.

Les résidents du Septier d’or, en Vendée, sont venus nombreux cet après-midi, pour assister au café sexo de Véronique Agrapart. "Vous allez voir qu'il n'y a pas d’âge pour la sexualité. Il n'y a pas de date de péremption comme pour les yaourts". La sexologue donne le ton.

Il n'y a pas d’âge pour être amoureux

Véronique est sexologue et son objectif est d'aider les personnes âgées à envisager une sexualité. Son travail commence par la levée des tabous, souvent installés depuis l'enfance.

"On est là aujourd’hui pour pouvoir parler d’amour et de sexualité, pour que ça change. Pour parler de ce que vous vivez au quotidien, de ce que vous avez vécu ou de ce que vous avez envie de vivre !", explique Véronique Agrapart.

"Une sexualité à 90 ans n’est évidemment pas la même qu’à 20 ou 30 ans, mais elle n’en est pas moins belle. Elle va amener beaucoup plus de sensualité et moins de corps à corps mais, elle est tout aussi satisfaisante et empreinte de plaisir", rappelle la sexologue.

Pour certains, être amoureux, va être la tendresse, pour d’autres, un petit peu plus. Il n'y a pas d’âge pour être amoureux, il faut se l’autoriser.

Il y a aussi la peur du regard des autres, la pudeur, la loyauté envers le conjoint décédé et avec l’âge, les obstacles au plaisir sont nombreux.

"On ne peut pas oublier son mari, je suis bien d’accord avec vous. Mais est-ce que pour autant, il faut rester toute sa vie toute seule ? Est-ce que c’est ce que le mari aurait voulu ? ", interroge Véronique Agrapart.

S'autoriser à se faire plaisir

Véronique cherche aussi à faire évoluer le regard des personnes âgées sur leur sexualité.

"Le plaisir, on peut l’avoir seul (e) aussi. On peut se faire des auto-caresses pour se donner du plaisir (...) La sexualité, c’est de la santé, ça permettra d'avoir une meilleure santé, même si on le fait tout seul", commente Véronique Agrapart.

"Concrètement, ça va permettre par exemple que les résidents s’autorisent des demandes de revues érotiques, voire des sextoys... On voit bien que dans certains Ehpad, quand la parole s’est libérée, ils demandent. Ils n'osaient pas le faire avant et là, ils s’autorisent à être amoureux. C’est vraiment très joli", conclut Véronique Agrapart.

Pour accompagner cette démarche, le café sexo est également proposé au personnel ainsi qu’aux familles des résidents.