Sniffy : c'est quoi cette poudre blanche à sniffer vendue dans les bureaux de tabac ?
Cette poudre énergisante, qui se consomme comme de la cocaïne, peut être achetée en toute légalité, dans certains bureaux de tabac ou en ligne.
Une poudre blanche à sniffer et disponible en vente libre. Connaissez-vous Sniffy, ce produit à inhaler aux arômes fruités, vendu avec une paille, et qui se présente sur son site comme "une solution pour booster votre énergie" et qui "procure un regain d’énergie instantané" ? Les consommateurs, et tout particulièrement les plus jeunes d’entre eux, ne manqueront pas de faire le parallèle avec une autre poudre bien plus connue : la cocaïne.
Ce produit est pourtant vendu directement en ligne ou dans plusieurs bureaux de tabac, principalement situés à Marseille, où Sniffy a été créé. L’alerte provient d’un extrait de l’émission La Grande Semaine diffusé sur M6 ce mardi 21 mai et devenu viral sur les réseaux sociaux. La poudre de la marque Sniffy, qui n’est pas explicitement nommée sur le plateau, y est décrite comme un produit "dangereux" et dont le mode d’administration, tout comme sa symbolique, interroge.
Un cas similaire au CBD ou au Poppers ?
Car, non content de se vendre au gramme et d'être disponible en différentes saveurs (fruit de la passion, bonbon fraise, nature, menthe fraîche ou citron vert), la poudre Sniffy est également proposée avec une paille pour absorber le produit par voie nasale. D’aucuns y verront une initiation à la cocaïne, à destination évidente d’un jeune public, à l’instar d’autres produits légaux vendus sous des formes proches de drogues, comme le CBD ou le Poppers par exemple.
Interrogé par 20 minutes, Alain Morel, psychiatre spécialiste des addictions, s'inquiète de la "banalisation d’un mode d’administration qui est principalement celui de la cocaïne dans l’imaginaire collectif". Et d'ajouter qu'autoriser la commercialisation de ce produit le "choque d’autant plus que les pouvoirs publics ont l’expérience de ce genre de produits incitatifs pour les jeunes, avec les cigarettes en chocolat ou les puffs".
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"Surdosages" et "conséquences sur le long terme"
Un rapprochement peut, en effet, être effectué avec les "Puffs", ces cigarettes électroniques jetables accusées de présenter une porte d’entrée à la consommation de cigarettes et de tabac, et qui disparaîtront des étals des bureaux de tabac d’ici à septembre 2024.
Cette poudre blanche, composée de caféine, créatine, L-citrulline, taurine, beta alanine, maltodextrine et L-arginine, n’est pourtant pas dangereuse en soi. À condition de ne pas dépasser le dosage de deux grammes par jour, ce qui risquerait "d’entraîner des surdosages et avoir des conséquences sur le long terme", indique le fabricant.