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Suicide : comment accompagner les adolescents en souffrance ?

La crise du Covid a révélé ou accentué les angoisses de nombreux adolescents. Reportage au centre hospitalier Laborit de Poitiers, qui accueille en urgence des jeunes qui ont fait une tentative de suicide.

Inès de Pampelonne
Rédigé le
Accompagner les adolescents en souffrance  —  Le Mag de la Santé - France 5

À 12 ans, Jonathan présente des troubles du comportement, comme cette fois où il s'est battu avec son frère. Depuis quatre semaines, il est pris en charge dans cet hôpital de jour. Le centre hospitalier Laborit est l’un des rares en France à accompagner des adolescents en grande souffrance psychique.

"Le Covid les a précipités dans une chute"

"Qu'on soit violent contre les autres ou contre soi, c'est la même base derrière, c'est une tristesse de l'humeur, une souffrance. On voit des jeunes qu'on n'aurait habituellement jamais rencontrés, qui ont une vie familiale classique, des amis" explique le Dr Damien Mallet, pédopsychiatre. "Le Covid les a isolés, les a complètement précipités dans une chute. Ils allaient bien et ils arrivent aux urgences pour un passage à l'acte qui n'était pas du tout prévisible", précise-t-il.

Cette unité de soin a vocation à contenir cette chute. L'objectif est de resocialiser les adolescents et de leur redonner confiance, à travers un parcours de soin adapté, des ateliers et des activités. Jonathan, ainsi qu’Iris et Alizée, pris en charge pour passage à l’acte suicidaire, se soignent notamment par le jeu.

Pas assez d'unités psy

"L'atelier jeu va nous permettre de faire vivre aux adolescents quelque chose" confie Vanessa Violet, infirmière en pédopsychiatrie au centre hospitalier Henri Laborit. "On a un groupe d'adolescents souvent déprimés, avec des idées suicidaires. La notion de vivre quelque chose est très importante, on les met en groupe pour qu'ils puissent s'entraider les uns, les autres. Tous ceux qui viennent ici sont en difficulté. Même si ce ne sont pas les mêmes difficultés, elles peuvent les rapprocher quand même", poursuit-elle.

Grâce à cet accompagnement, le centre a divisé le risque de récidive par quatre. Mais les unités comme celle-ci manquent pour répondre aux besoins massifs. En 2021, seulement un tiers des adolescents déprimés disaient avoir pu consulter.

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