Suite à une grippe, une femme de 35 ans est amputée de plusieurs membres
Dans le Haut-Rhin, une femme de 35 ans a attrapé en mars une grippe. En quelques mois, sa vie bascule : après avoir été en réanimation pendant presque deux mois, elle a subi trois amputations et diverses complications.
En mars dernier, Anaïs, 35 ans, mère de famille et aide-soignante à l’hôpital d’Altkirch (Haut-Rhin) attrape la grippe. L’infection semble d’abord bénigne, mais deux jours plus tard, la maladie prend une tournure inquiétante.
Un coma de 50 jours
"Anaïs se sent fatiguée et va se coucher à 20h30, avant de se lever 50 minutes plus tard” se remémore Davy, son époux, dans un témoignage qu'il livre à France 3 Grand Est. “Quand elle se réveille, elle se sent vraiment mal et veut dormir sur le canapé. Je suis alerté par cette démarche. Je vais chercher ses affaires dans la chambre à coucher et vois alors une tache de sang" poursuit-il.
Davy contacte alors le Samu. Il décrit "des vomissements de sang, des difficultés de respiration avec une respiration haletante, des douleurs thoraciques et une fièvre réagissant au Doliprane." Après quelques allers-retours entre hôpitaux et médecins, Anaïs est finalement prise en charge à l’hôpital et plongée dans le coma pendant une cinquantaine de jours, victime d'une dégénérescence globale des organes.
Plusieurs amputations nécessaires
"Il s'agit bien de la grippe A” indique son mari. “Les médecins sont eux-mêmes stupéfaits, mais pour le moment ils n'avaient rien d'autre. Ils disent que les globules blancs sont quasiment absents, que le pronostic vital est alors très très engagé, même sérieux et grave."
Anaïs doit alors subir plusieurs amputations. D’abord, aux pieds, au niveau du premier métatarse, puis au niveau des mains (quatre phalanges dont le pouce de la main gauche). Enfin, une dernière opération, le 14 juillet dernier, raccourcit de nouveau ses jambes au niveau des genoux.
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Réapprendre à vivre autrement
Malgré tous ces obstacles, Anaïs est toujours en vie. “Elle doit totalement réapprendre à marcher avec des prothèses” déplore son époux. “Il y a encore malheureusement des complications, récemment une infection osseuse du pied droit, qui est lui encore mal cicatrisé. Tout cela cumulé avec le Covid. Il y a la douleur du membre fantôme et plusieurs autres difficultés".
De plus, de nouveaux frais entrent en ligne de compte. “Il faut réadapter notre maison [qui contient des escaliers]. Il faut payer une prothèse. Toutes ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale : c'est le cas des modèles avec des barres en métal, mais pas des modèles 'esthétiques'”.
"La grippe peut toucher tout le monde"
Davy, qui était technicien pharmaceutique industriel Suisse, a perdu son emploi en raison de la situation. “Je ne pouvais presque pas me concentrer, dans le métier que j'exerçais, avec l'idée que ma femme allait mourir. Sans compter que les visites à l'hôpital étaient sur rendez-vous, au service de réanimation, donc sur mes heures de travail.”
Davy profite enfin de son témoignage pour rappeler l’importance du vaccin contre la grippe. "Les gens pensent que ça ne touche que les personnes âgées, alors que cela peut toucher tout le monde. Cela a une grande importance, car la grippe tue."