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Taux trop élevé ou trop bas en ferritine : quand faut-il s’inquiéter ?

Lors d’un test sanguin, un taux de ferritine anormal peut être le signe de problèmes potentiellement graves pour la santé. Voici comment décrypter votre analyse.

Mathis Thomas
Rédigé le
Comment bien utiliser les compléments alimentaires  —  Allodocteurs - Newen Digital

Comprendre les résultats d’un bilan sanguin peut parfois s'avérer complexe et assez anxiogène, en particulier lorsque les taux affichés sont supérieurs ou inférieurs à la moyenne. Sur votre analyse peut par exemple apparaître une ligne vous informant du taux de ferritine présent dans votre sang. À quoi correspond ce chiffre et y a-t-il lieu de s’inquiéter en fonction des résultats ? On vous explique.

Qu’est-ce que la ferritine ?

Comme son nom peut le laisser suggérer, le taux en ferritine est étroitement lié à la quantité de fer dans le sang. Plus spécifiquement, la ferritine "est une protéine qui assure le stockage du fer dans le sang", indique Ameli.fr, la plateforme de l’Assurance maladie. Analyser le taux de ferritine est donc un bon indicateur pour connaître le niveau de réserve en fer de l’organisme. 

Le fer est l’un des principaux composants de l’hémoglobine. Il est "nécessaire au transport et à l’utilisation de l’oxygène par les globules rouges, ainsi qu’au fonctionnement de certaines enzymes", souligne l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses).   

L’apport en fer se fait principalement grâce à l’alimentation. On le retrouve sous deux formes différentes : le fer héminique, présent dans les aliments d’origine animale, et le fer non-héminique, dans le reste des aliments. L’équilibre en fer d’une personne en bonne santé est normalement assuré par une alimentation équilibrée. Les autorités sanitaires déconseillent donc la prise de compléments alimentaires pour compléter l’apport quotidien en fer. 

Quelles sont les valeurs de référence en ferritine d’un bilan sanguin ?

Un bilan martial, ou bilan ferrique, peut être demandé par un professionnel de santé pour établir le diagnostic d’une carence en fer, facteur de l’anémie ou de la fatigue chronique. Un dosage de ferritine dans le sang, également réalisé dans le cadre de suivi de traitements médicaux, est alors effectué dans un laboratoire.  

L’Assurance maladie indique que le taux normal de ferritine est compris entre 20 et 400 ng/ml de sang. Des valeurs qui évoluent en fonction de l’âge et du sexe de la personne analysée, ainsi que des méthodes de mesure utilisées. Le bilan ferrique doit être effectué idéalement le matin, à jeun, car le taux de ferritine peut évoluer avec l’alimentation. 

À lire aussi : Que signifie un taux élevé de transaminases ?

Taux de ferritine trop bas : quels risques ?

Une quantité de ferritines inférieure à 20 ng/ml chez la femme et 30 ng/ml chez l'homme et la femme ménopausée sont indicateurs d’une carence en fer, ou anémie ferriprive, prévient l’Assurance maladie. Une anémie se traduit par "une moindre capacité de l’organisme à transporter l’oxygène jusqu’aux cellules. Cela peut provoquer fatigue, maux de tête, vertige, essoufflement…", liste l’Anses.  

L’anémie par carence en fer est principalement causée par une alimentation pauvre en fer ou par des pertes de sang régulières, provoquées notamment par des règles abondantes, des hémorroïdes, de l’endométriose, des fibromes utérins ou encore des cancers du côlon, du rectum ou de la vessie. Les femmes enceintes et les jeunes enfants sont également particulièrement à risque face à une carence en fer.  

Corriger la cause de ces carences permet généralement de réguler le taux de ferritine dans le sang et de traiter l’anémie ferriprive. En fonction du degré de déficit en fer, des suppléments peuvent également être administrés par voie orale ou intraveineuse au patient. 

Taux de ferritine trop élevé : faut-il s’inquiéter ?

Plus rarement, un bilan sanguin avec un taux de ferritine élevée, au-dessus de 400 ng/ml tout âge et sexe confondus, peut indiquer une surcharge en fer, ou hyperferritinémie. Les principales causes d’hyperferritinémie sont d’origine pathologique. Une anomalie génétique qui se manifeste par une absorption et un stockage excessif de fer, l’hémochromatose, peut être diagnostiquée à la suite d’un bilan sanguin trop élevé en ferritine.  

Une quantité excessive de ferritine peut également être liée à une maladie inflammatoire, comme une polyarthrite rhumatoïde ou la maladie de Crohn, ou à certains types de cancers, comme la leucémie ou le lymphome. L’alcoolisme chronique est également responsable d’une hausse du taux de fer dans le sang et de certaines pathologies hépatiques, telles que la cirrhose ou le cancer du foie.  

Afin de réguler un taux trop élevé en ferritine dans le sang, un professionnel de santé peut prescrire des saignées ou des médicaments chélateurs du fer. Les saignées d'environ 400 à 500 mL "sont effectuées toutes les semaines pendant des mois (voire une à deux années dans les très grandes surcharges) jusqu’à ce que le taux de ferritine dans le sang revienne à la normale", note l'association Fer France Hémochromatose. Les saignées peuvent être effectuées en cabinet médical ou dans un centre de l'Établissement français du sang (EFS). 

Dans tous les cas, lorsque vous recevez vos résultats d'analyse, n'hésitez pas à demander un décryptage au laboratoire, pour faciliter la lecture de votre bilan sanguin. En cas de doute, votre médecin traitant pourra également vous renseigner. 

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