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Testostérone : on vous explique la polémique autour de la boxeuse Imane Khelif

Aux JO de Paris 2024, l’abandon d’une boxeuse face à son adversaire suspectée d’avoir un taux élevé de testostérone a suscité de virulentes réactions. On fait le point sur cette polémique.

Alexis Llanos avec AFP
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Le match s'est déroule ce jeudi et opposait l'italienne Angela Carini et l'algérienne Imane Khelif  —  Shutterstock

Les faits se sont déroulés le jeudi 1er août, quand la boxeuse italienne Angela Carini abandonne face à son adversaire algérienne, Imane Khelif. Des personnalités comme la Première ministre italienne d'extrême droite Georgia Meloni dénoncent alors "un combat qui n'était pas sur un pied d'égalité". La raison ? La boxeuse algérienne aurait un taux de testostérone supérieur aux niveaux d’ordinaire présents chez les femmes. 

Qu’est-ce que la testostérone ?

La testostérone est une hormone sexuelle produite à la fois chez les hommes et les femmes, par les testicules chez les premiers et par les ovaires et les glandes surrénales chez les secondes. Le taux de testostérone varie en fonction de l'âge et de la période de l’année - il est généralement plus élevé l'été.

Chez les hommes adultes, le taux de testostérone se situe généralement entre 10 et 35 nanomoles par litre de sang, selon l'hôpital américain Mont Sinaï. Chez les femmes, il oscille entre 0,5 et 2,4 nanomoles par litre en moyenne, soit 20 fois moins que chez les hommes. 

L’augmentation du taux de testostérone reconnue comme du dopage

Lorsque certaines personnes ont une production naturelle plus élevée d'hormones sexuelles telles que la testostérone, on parle d'hyperandrogénie. Cette situation concerne environ 5 % des femmes, chez lesquelles elle est provoquée dans environ 70 % des cas par le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).

Dans le domaine du sport, la testostérone est notamment connue pour accroître la masse musculaire. Elle est aussi réputée pour améliorer les performances. Augmenter son taux, de diverses manières, est une forme courante de dopage, interdite.

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L’impact sur les résultats sportifs reste débattu

"Des études chez des hommes ont montré une relation claire entre des niveaux de testostérone et des performances physiques accrues", selon la Société européenne d'endocrinologie. Certains travaux ont aussi relevé une surreprésentation des personnes avec un excès de testostérone chez les sportifs de haut niveau.

Mais l'impact précis sur les résultats sportifs reste débattu. "Il n'y a pas de consensus scientifique sur la manière dont la testostérone affecte la performance sportive", avait déclaré mi-novembre 2021 la responsable des droits humains au sein du Comité international olympique (CIO), Magali Martowicz. Le CIO avait alors renoncé à établir des directives uniformes quant aux critères de participation des sportifs intersexes et transgenres, laissant la main aux fédérations internationales. 

Qu'en est-il des boxeuses ?

Au centre de la controverse actuelle, la boxeuse algérienne Imane Khelif est présente dans le tournoi olympique alors qu'elle avait été disqualifiée des Mondiaux 2023 par la fédération internationale de boxe (IBA) après avoir échoué à répondre aux tests d'éligibilité à une participation en catégorie féminine.

Selon la fiche de la boxeuse algérienne fournie par le CIO, elle avait été disqualifiée en raison "de taux élevés de testostérone". "Faux", a rétorqué l'IBA (présidée par le Russe Umar Kremlev et écartée du mouvement olympique en 2023), selon laquelle Imane Khelif et la Taïwanaise Lin Yu-ting n'avaient "pas été soumises à un test de testostérone" mais à d'autres tests, à la nature non précisée.

Mardi 30 juillet, le CIO a défendu la présence aux JO de ces deux sportives, déjà en compétition à Tokyo en 2021. "Tous les concurrents respectent les règles d'éligibilité", a répété jeudi 1er août Mark Adam, porte-parole du CIO, qui avait aussi déclaré mardi qu'il était "établi que ce sont des femmes". "Le test de testostérone n'est pas un test parfait. De nombreuses femmes peuvent avoir un taux de testostérone égal à celui des hommes, tout en étant des femmes", a aussi souligné ce porte-parole. 

JO 2024 : les précaires exclus de la santé  —  Le Mag de la Santé - France 5

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