Envoyez vos tiques pour faire avancer la recherche sur la maladie de Lyme
Vous pouvez tous contribuer à améliorer les connaissances sur les tiques présentes en France. Utilisez un tire-tique pour les extraire délicatement et envoyez les à l’équipe de chercheurs du projet Citique de l’INRAE.
Les tiques mesurent entre entre 3 et 11 mm. Elles sont totalement impossibles à détecter lorsque vous approchez votre pied de leur
brin d’herbe. C'est un ennemi redoutable que ce laboratoire commence à mieux cerner.
Ici, chaque jour il y a des courriers originaux. Ces
enveloppes contiennent des tiques envoyées par les personnes qu’elles ont mordues avec des informations précises sur les circonstances de l’attaque.
30 % des tiques vivent dans nos jardins
"On demande si la personne qui a été piquée était dans la forêt, dans une prairie, ou dans son jardin privé. Parce qu’avant on pensait que les tiques n’étaient qu’en forêt. Les personnes se protégeaient pour aller en forêt mais quand elles allaient dans leur jardin privé elles ne se protégeaient pas et c'est important pour faire de la prévention", explique Irene Carravieri, responsable tiquothèque CITIQUE, à l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE).
Cette collecte a déjà permis de montrer que dans près de 30% des cas le lieu du crime est le jardin. Voire même l’intérieur du domicile grâce au relais d’un animal domestique. Chaque coupable est congelé dans cette tiquothèque. Ils sont ensuite examinés plus précisément au fil des enquêtes du laboratoire.
"C’est la fameuse tique ixodes ricinus qui est la plus
commune en France… qui peut transmettre la bactérie qui donne la maladie de Lyme", commente le Dr Jonas Durand, ingénieur de recherche à l'INRAE.
C’est au moment où la tique se nourrit qu’a lieu la transmission de cette maladie.
Ixodes ricinus, la tique vectrice de Lyme
"Les agents pathogènes sont présents dans les intestins de la tique puisque elle les a acquis en se nourrissant sur un animal précédemment, ils vont ensuite passer via l’hypostome, le dard de la tique. C'est comme ça qu’elle va pouvoir nous infecter. Par contre, ce qu’on appelle communément la tête de la tique, ce ne sont que ces pièces buccales qui ne contiennent pas d’agents infectieux et donc ce n’est pas grave si vous le laissez à l’intérieur de la piqûre lorsque vous enlevez la tique. Ce qui compte c’est surtout de retirer la tique le plus rapidement possible", précise le Dr Jonas Durand.
Une tique sur 3 reçue dans ce laboratoire transporte une
bactérie ou un virus. La moitié d’entre elles contient la bactérie borrélia, responsable
de la maladie de Lyme. Il est également possible de détecter la rickettsia, ou encore des virus.
Une cartographie des tiques
"Plusieurs
agents pathogènes peuvent être présents dans une même tique.
L'important est de pouvoir cartographier cette diversité car sur un
territoire donné. Savoir que les tiques de ce territoire sont
majoritairement porteuses de tel ou tel agent pathogène, peut aider les
médecins dans leur approche diagnostique chez des patients qui
présenteraient des symptômes inexpliqués" précise le Dr Pascale
Frey-Klett, responsable du programme de recherche CITIQUE, INRAE.
L’équipe a déjà reçu 50 000 tiques et partage cette
collection avec d’autres chercheurs. Pour mieux identifier la menace
représentée par ces petits parasites.