Trachée déchirée : un homme finit aux urgences après s’être retenu d’éternuer
En se pinçant le nez et en fermant la bouche, ce Britannique d’une trentaine d’années espérait retenir son éternuement. Bien mal lui en a pris : une trop forte pression a entraîné une perforation de sa trachée.
Et si les croyances populaires autour de la santé étaient réelles ? Devra-t-on bientôt arrêter de loucher sous peine de garder un strabisme permanent au moindre coup de vent ? Ou ne plus avaler de chewing-gums au risque de les voir s’accumuler sur la paroi de l’estomac ? Si ces légendes urbaines sont a priori inoffensives, il en est bien une à définitivement bannir de nos habitudes : se retenir d’éternuer en se pinçant le nez.
Douleurs aux cervicales
Un trentenaire britannique en a récemment fait les frais, comme le rapporte le BMJ Case Reports, dans une étude de cas publiée le 1er décembre 2023. Les chercheurs relatent que l’homme s’est présenté à l’hôpital de la faculté de médecine de Dundee, en Écosse. En cause : une forte douleur dans le cou survenue juste après avoir éternué.
Plutôt que de libérer son mucus au grand air, l’homme, qui souffrait de rhinite allergique, a préféré se pincer le nez et garder la bouche fermée. Les premiers effets secondaires de son acte se sont alors immédiatement fait ressentir : des douleurs au niveau du cou et des cervicales et des gonflements.
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Une blessure rare potentiellement mortelle
Après sa prise en charge à l’hôpital, l’équipe médicale note que le patient présente un léger crépitement au niveau de la trachée et qu’il peut difficilement bouger son cou. Les médecins font alors le lien avec l’éternuement signalé par l’homme juste avant l’apparition des douleurs.
Cet éternuement a en réalité provoqué une déchirure de la trachée de plusieurs millimètres entre la troisième et la quatrième vertèbre thoracique. Une blessure rare et potentiellement mortelle. "Seuls quelques cas de perforations trachéales spontanées ont été rapportés" indiquent les auteurs de cette étude de cas. Il s’agit cependant d’une première déchirure de la trachée causée par un éternuement rapportée dans la littérature scientifique.
48 heures d'hospitalisation
En se pinçant le nez et en fermant la bouche, la pression dans les voies respiratoires du Britannique a été multipliée par 20 selon le rapport, en comparaison d’un éternuement normal.
Après deux jours d’hospitalisation, sans nécessité d'intervention chirurgicale, le patient a pu rentrer chez lui avec un traitement à long terme pour la rhinite allergique et pour consigne d’éviter les activités physiques intenses pendant deux semaines. Et bien entendu d’éviter à l’avenir de réprimer ses éternuements de la sorte.