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Un nez implanté sur l’avant-bras d'une patiente avant d’être greffé sur son visage

Une Française qui avait perdu son nez après un cancer a bénéficié d'une reconstruction unique : un greffon en biomatériau synthétique a été implanté sur son avant-bras puis transplanté sur son visage.

Mathieu Pourvendier
Rédigé le , mis à jour le
Le biomatériau a d'abord été mis en nourrice sur l’avant-bras de la patiente durant deux mois  —  CHU de Toulouse

C'est une première mondiale qui a eu lieu en France. Les équipes de chirurgie ORL et cervico-faciale du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Toulouse et de l’Institut Claudius Regaud ont reconstruit le nez complet d’une patiente à partir d’un greffon synthétique sur-mesure pré-implanté... sur son bras. La femme avait perdu son nez suite à un cancer des fosses nasales qui avait nécessité en 2013 un traitement par chimiothérapie et radiothérapie. C’est le CHU de Toulouse qui a annoncé la nouvelle dans un communiqué publié le 7 novembre 2022. 

Quatre ans sans nez

La patiente de 50 ans avait perdu une grande partie de son nez et la partie antérieure de son palais.       

"Pendant plus de quatre ans, elle a vécu sans nez, confrontée à des échecs de reconstruction nasale par greffe de lambeaux de peau et à une difficulté à supporter le port d’une prothèse faciale", détaille le communiqué.

Ce sont la professeure Agnès Dupret-Bories et le docteur Benjamin Vairel de l’Institut universitaire du cancer de Toulouse-Oncopole qui ont proposé à la patiente une reconstruction nasale par biomatériau sur-mesure en deux temps. Face aux échecs déjà endurés, cette solution a été bien accueillie par la patiente.      

Une technique inédite

Mais il s'agissait d'un véritable défi, car cette technique n’avait jusqu'ici jamais été pratiquée. Les médecins ont collaboré avec la société belge Cerhum, qui fabrique des dispositifs médicaux et qui est spécialisée dans la reconstruction osseuse.  

"Le biomatériau utilisé pour reconstituer le nez de la patiente a été imprimé en 3D après plusieurs discussions entre les ingénieurs de Cerhum et de l’équipe chirurgicale sur la base de vues 3D réalisées avant la mise en place du traitement anti-cancéreux" poursuit le communiqué. 

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Un "échafaudage" à coloniser

L’implant est en réalité un "échafaudage de pores" qui a dû être colonisé par les cellules de la patiente, précise la professeure Agnès Dupret-Bories à France 3 Occitanie. Tout d’abord, le biomatériau a été "mis en nourrice", c'est-à-dire pré-implanté le temps de la colonisation, sur l’avant-bras de la patiente durant deux mois, rapporte le communiqué.

Puis, en septembre 2022, la colonisation du dispositif était terminée. Les chirurgiens ont alors transplanté le nez reconstitué à l’aide d'une microchirurgie consistant à connecter les vaisseaux de la peau du bras sur des vaisseaux de la tempe de la patiente. Aujourd'hui, après dix jours d’hospitalisation et trois semaines de traitement antibiotique, la patiente se porte bien.

Chirurgie : la reconstruction d'une cloison nasale  —  Le Magazine de la Santé

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