Un rein de porc greffé à un humain : encore une avancée pour les xénogreffes
Des scientifiques américains ont réussi à greffer un rein de porc sur un humain, a annoncé l’équipe de chercheurs. Il s’agit de la deuxième opération de ce type, et la première menée à l’intérieur d’un patient.
Après la première greffe de cœur de porc génétiquement modifié sur un humain, une nouvelle opération exceptionnelle a permis, cette fois-ci, de greffer un rein de porc sur un patient. L’homme de 57 ans, en état de mort cérébrale, a reçu deux reins d'un porc génétiquement modifié.
"Les reins transplantés ont filtré le sang, produit de l'urine et, chose importante, n'ont pas été immédiatement rejetés", a indiqué dans un communiqué l'université de l'Alabama à Birmingham, où l’opération a eu lieu.
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Des xénogreffes face au manque d'organes
Le 7 janvier 2022, un autre patient américain avait reçu une greffe de cœur porcin, après avoir été déclaré inéligible à recevoir une greffe humaine. Ces avancées dans le domaine des transplantations d'organes d'animaux chez des humains, aussi appelées xénogreffes, laissent entrevoir une possible solution à la pénurie chronique de dons d'organes.
Un rein de porc avait déjà été greffé sur un humain en état de mort cérébrale par une équipe de l'Université de New York, à deux reprises, le 25 septembre et le 22 novembre 2021, mais les greffons avaient été placés à l'extérieur du corps, connectés à une jambe, afin de pouvoir les observer et effectuer des prélèvements.
Cette seconde opération, qui a eu lieu le 30 septembre 2021, a également été réalisée sur un patient en état de mort cérébrale, mais directement à l’intérieur de son corps. Les deux organes sont restés viables jusqu'à ce que l'expérience soit arrêtée, 77 heures plus tard.
Bientôt des essais sur des patients en attente de greffe
Puisque les reins étaient complètement connectés à l'intérieur du corps, l'équipe assure que cette opération chirurgicale se rapproche de la réalité clinique. Ils comptent effectuer bientôt des essais sur des patients en attente de greffe et demander ensuite le feu vert des autorités de régulation.
Le porc dont les reins ont été utilisés avait subi 10 modifications génétiques importantes pour rendre ses organes compatibles avec un humain. Aujourd’hui, les valves cardiaques de porcs sont largement utilisées chez les humains, ainsi que la peau porcine chez les grands brûlés.