Un rendez-vous médical sur 10 n'est pas honoré, alertent les médecins
Chaque année, 27 millions de rendez-vous médicaux ne sont pas honorés, déplorent l’Académie nationale de médecine et l’Ordre des médecins. Un phénomène lié selon eux à une déconsidération de la profession.
Les médecins ont en marre des lapins. En France, chaque semaine, entre 6 à 10%
des rendez-vous médicaux ne sont pas honorés, regrettent le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) et l’Académie nationale de médecine, dans un communiqué commun publié jeudi 26
janvier. Ce temps perdu correspondrait à deux heures hebdomadaires, toutes disciplines confondues. Et au total, ce sont près de 27 millions de rendez-vous qui ne sont pas honorés chaque année.
Travail désorganisé, accès aux soins limité...
Les deux instances s’inquiètent face à ce phénomène "qui semble en constante augmentation" et qui "entraine de sérieuses répercussions sur l’offre de soins". En effet, "il désorganise gravement le travail quotidien des médecins libéraux et des consultations hospitalières". De plus, il "réduit la disponibilité médicale des praticiens impactés, limite l’accès aux soins pour des patients en ayant réellement besoin et contribue à majorer le nombre de patients qui s’adressent aux services d’urgence", notent l'Académie et le CNOM dans leur communiqué.
Comment expliquer ce phénomène des lapins ? Les patients prennent parfois "longtemps à l’avance" les rendez-vous et ils oublient simplement d’y aller. D’autres ont un empêchement à la dernière minute. Les médecins sont également confrontés à la prise de rendez-vous en double par certains patients. Quelle que soit la raison, cela "témoigne d’une déconsidération pour l’acte médical considéré comme un bien de consommation" affirment l’Académie nationale de médecine et le CNOM.
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"Responsabiliser les patients"
Pour limiter l'ampleur du phénomène, les institutions demandent
aux autorités d’agir. Elles proposent notamment "de sensibiliser et
responsabiliser le public par des campagnes d’information dénonçant cette
manifestation d’incivilité hautement préjudiciable à l’offre de soins".
Enfin, elles préconisent "d’amender les
propositions de loi sur l’accès aux soins en cours de discussion, afin que le
code de la santé publique permette de responsabiliser les patients sur les
rendez-vous non honorés."