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Un sexologue démonte ces quatre idées reçues sur la masturbation

De nombreux préjugés circulent autour de la masturbation, notamment sur ses effets sur la santé et les relations de couple. Le Dr Gilbert Bou Jaoudé, médecin sexologue, démêle le vrai du faux.

Dr Gilbert Bou Jaoudé
Rédigé le
Vos questions sur la masturbation  —  Le Mag de la Santé - France 5

Existe-t-il un sujet plus tabou que la masturbation ? De nombreuses idées reçues entourent cette pratique pourtant courante et naturelle. Contrairement à certaines légendes tenaces, la masturbation ne provoque aucune maladie et ne rend absolument pas sourd. Si ces craintes sur la masturbation tiennent aujourd'hui plus du mythe, d'autres idées reçues persistent encore. 

Idée reçue n°1 : la masturbation réduit le risque de cancer de la prostate

Une idée répandue suggère que la masturbation diminuerait le risque de cancer de la prostate. Cette affirmation repose sur des études montrant que les hommes ayant plus de 21 éjaculations par mois auraient moins de cancers de la prostate. L’hypothèse avancée est que l’évacuation régulière du sperme pourrait "nettoyer" la prostate et limiter les inflammations favorisant le cancer. 

Cependant, ces études sont discutables sur le plan de la méthodologie scientifique utilisée. Il est également possible que ce soit l’inverse : une prostate en bonne santé et un bon état de santé général permettraient simplement des éjaculations plus fréquentes. En résumé, rien ne prouve que la masturbation réduit le risque de cancer de la prostate. 

Idée reçue n°2 : les sex-toys empêchent d’avoir un orgasme pendant un rapport

Une autre idée reçue concerne les femmes qui utilisent des sex-toys : certains pensent qu’elles ne pourraient plus avoir d’orgasme lors de rapports sexuels sans ces accessoires. Aucune étude ne confirme cette affirmation. Cependant, certaines femmes rapportent en consultation avoir perdu la capacité de jouir autrement qu’avec un sex-toy. Cela peut se produire dans deux cas précis : si le sex-toy est utilisé avec des vibrations à haute intensité et si cette pratique est exclusive pendant plusieurs mois, sans rapports sexuels. 

Les terminaisons nerveuses du clitoris et de la vulve peuvent s’habituer à des sensations fortes de vibration et donc ne plus réagir à des sensations plus douces ou sans vibrations. Certaines femmes ressentent même une dysesthésie, après l'utilisation prolongée de vibrations intenses, c’est-à-dire une sensibilité différente voire des fourmillements ou une sensation "d'endormissement" du clitoris et de la vulve. Toutefois, une utilisation modérée des sex-toys, notamment ceux sans vibrations, n’entraîne pas ces effets. 

À lire aussi : Comment bien choisir son premier sextoy ?

Idée reçue n°3 : les femmes en couple ne se masturbent pas

Être en couple n’empêche pas les femmes de se masturber, bien au contraire. Selon les enquêtes, 91,5 % des femmes en couple déclarent se masturber de temps en temps. Parmi elles, plus de la moitié le font au moins une fois par semaine : 26 % une fois par semaine et 26,8 % deux à trois fois par semaine. Les principales raisons évoquées sont la réduction du stress, les envies sexuelles et le besoin de se détendre physiquement. La masturbation reste donc une pratique courante, même au sein d’une relation de couple. 

Idée reçue n°4 : la masturbation fréquente est une addiction

Enfin, une dernière idée reçue affirme qu’une masturbation très régulière serait une forme d’addiction. La fréquence à elle seule n’est pas un indicateur de dépendance. En revanche, certains signes peuvent alerter : si la masturbation devient une idée fixe et obsédante, si son absence provoque un sentiment de manque ou d’irritabilité ou si elle est préférée aux relations sexuelles, il peut s’agir d’une dépendance. Dans ce cas, il est recommandé de consulter un médecin ou un spécialiste en sexologie pour en parler et trouver des solutions adaptées. 

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