Une deuxième greffe d'utérus a été réalisée en France
Pour la deuxième fois en France, une greffe d'utérus a été réalisée avec succès. La première greffe réussie avait eu lieu en mars 2019, sur une patiente qui attend aujourd'hui son second enfant.
Encore une bonne nouvelle pour les femmes souffrant du syndrome de Rokitansky (MRKH). Une deuxième femme, née sans utérus en raison de cette pathologie, a bénéficié d'une greffe d'utérus.
Cette transplantation utérine de près de 18 heures s'est déroulée il y a un mois. "La greffe sur cette nouvelle patiente de 36 ans a été réalisée à partir de l'utérus de sa soeur aînée, avec une chirurgie très peu invasive", a expliqué à l'AFP le professeur Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction de l’hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine).
À lire aussi : Greffe d'utérus : première naissance en France
La première greffée enceinte une seconde fois
En mars 2019, le Pr Ayoubi et ses équipes avaient déjà effectué une première greffe sur une femme, Déborah Berlioz, atteinte du même syndrome. Le MRKH touche une naissance de bébé fille sur 4 000. Pour rappel, l'utérus est l’organe de la gestation : c’est là que l’embryon se développe. Sans cet organe, une grossesse n'est pas possible. Déborah Berlioz avait reçu l'utérus de sa mère et était tombée par la suite enceinte grâce à un transfert d'embryon.
La femme de 37 ans attend à présent un second enfant. Après la naissance, prévue en mars prochain, les médecins lui retireront l'utérus greffé, qui l'oblige à suivre un traitement antirejet. "L'essai clinique auquel j'ai participé autorisait de mener deux grossesses maximum en cinq ans", a-t-elle indiqué à l'AFP. Après une première grossesse "miracle", elle se réjouit d'attendre un second bébé "bonus" : "Avant la greffe, tout espoir de tomber un jour enceinte m'était totalement interdit".
Un espoir pour beaucoup de patientes
"Environ 80 greffes d'utérus ont jusqu'ici été réalisées dans le monde", indique le Pr Ayoubi. "Il faut une donneuse vivante, bénévole et apparentée (soit de la famille, soit une proche) et on fait bien sûr des tests de compatibilité immunologique", ajoute-t-il. Après le succès de la première greffe, le Covid avait ralenti son projet de recherche, entamé il y a plus de 15 ans et fruit d’une collaboration internationale avec l’équipe du Pr Mats Branstrum, de l’université de Göteborg (Suède).
Pour les équipes de l'hôpital Foch, cette nouvelle intervention médicale apporte de l’espoir à des patientes nées sans utérus ou présentant une infertilité utérine causée par une hystérectomie (une ablation de l'utérus) ou un utérus non fonctionnel.