Une femme amputée des quatre membres après avoir mangé du poisson
Aux États-Unis, une femme de 40 ans a été amputée des bras et des jambes. Elle aurait consommé du poisson contaminé par la bactérie Vibrio vulnificus, provoquant de graves lésions cutanées.
Amputée des bras et des jambes après avoir consommé du poisson contaminé. C'est ce qui est arrivé à Laura Barajas, une Américaine de 40 ans résidant en Californie. Acheté au marché, le poisson était infecté par la bactérie mangeuse de chair Vibrio vulnificus.
Un poisson d'eau douce en cause
Laura Barajas s’est rendue dans un marché de San José, dans la baie de San Francisco. Elle y a acheté du tilapia, un poisson d’eau douce originaire d’Afrique.
Après l’avoir cuisiné et consommé, plusieurs symptômes sont apparus : fièvre, nausées, mais surtout des lésions cutanées sévères. Inquiète, elle s’est rendue à l’hôpital, où elle a été prise en charge.
Vibrio vulnificus, une bactérie cousine du choléra
D’après les premières analyses, le poisson en question aurait été contaminé par une bactérie, le Vibrio vulnificus. Cousin du Vibrio cholerae (la bactérie à l’origine du choléra), le Vibrio vulnificus a déjà causé la mort de cinq personnes aux États-Unis depuis le début d’année. Selon les médecins, une contamination à cette bactérie est mortelle une fois sur deux.
“Contrairement aux autres espèces de Vibrio, V. vulnificus se transmet principalement par contact d'une plaie ouverte avec de l'eau salée ou saumâtre, mais occasionnellement (dans environ 10 % des cas), la bactérie peut également infecter les personnes qui consomment des fruits de mer crus ou insuffisamment cuits”, explique le Centers for Disease Control and Prevention. Dans le cas de Laura Barajas, le poisson n’aurait pas été assez cuit, permettant à la bactérie de se développer dans son organisme.
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"Ses doigts, ses orteils et ses lèvres étaient noirs"
Les médecins ont décidé de placer la quadragénaire en coma artificiel, sous respirateur. "Cela a été très compliqué [...]. Elle a failli perdre la vie", témoigne une amie de la victime, Anna Messina à KRON, une chaîne locale. "Ses doigts, ses orteils et ses lèvres étaient noirs. Elle souffrait d'une septicémie complète et ses reins ne fonctionnaient plus".
Le 17 septembre dernier, les médecins ont du pratiquer une amputation des quatre membres pour sauver la vie de Laura Barajas.
Le dérèglement climatique en cause
La présence de cette bactérie pourrait doubler d’ici 20 ans, selon une étude américaine publiée le 23 mars dans la revue Scientific Reports.
En effet, Vibrio vulnificus prospère dans les eaux chaudes. Avec le réchauffement des océans, elle possède donc un terrain propice à son développement. "Il y a deux facteurs qui favorisent la présence de cette bactérie : la salinité de l’eau et la température", explique Patrick Monfort, Directeur de Recherche au CNRS, auprès du Parisien. "Ainsi, plus la température de l’eau s’élève et plus la bactérie prolifère. Plus la salinité de l’eau est basse, plus elle se multiplie".