Une femme de 45 ans en soins intensifs après une violente réaction à l’ibuprofène
La patiente a été diagnostiquée du syndrome de Stevens-Johnson, un trouble cutané rare mais potentiellement mortel, provoqué par la prise de médicaments.
Derrière la présence courante de ce médicament dans nos armoires à pharmacie "se cache un danger potentiel qui, bien que rare, exige toute notre attention". L’alerte provient d’une équipe de chercheurs irakiens dont l’étude de cas a été publiée dans la revue médicale Clinical Case Reports ce lundi 15 avril. Et elle concerne effectivement un médicament aujourd’hui largement démocratisé et disponible sans ordonnance en pharmacie : l’ibuprofène.
Quels sont les dangers de l'ibuprofène ?
Cet anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) est largement utilisé pour soulager les douleurs, mais également les fièvres ou les inflammations. Il est toutefois conseillé de l’utiliser avec précaution et modération. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) indique par exemple que l’ibuprofène ainsi que les autres AINS "peuvent masquer les signes et les symptômes d’une infection, tels que la douleur et la fièvre, et peuvent retarder la mise en place d’un traitement adéquat de l’infection, ce qui peut accroître le risque de complications".
Plusieurs contre-indications à la prise d’AINS existent (allergie à la substance active, grossesse de plus de six mois, maladie du foie ou du cœur…). Mais c’est une tout autre menace qui plane sur les consommateurs de ces médicaments, selon les chercheurs de l’hôpital Al Nasiriyah de Thi Qar, dans le sud de l’Irak.
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Le syndrome de Stevens-Johnson, une réaction cutanée rare
Dans leur étude de cas, repérée par le Daily Mail, les scientifiques partagent l’histoire d’une Irakienne de 45 ans qui, pour traiter de simples symptômes grippaux, a pris deux comprimés d’ibuprofène. Bien mal lui en a pris. La malheureuse a été victime d’une impressionnante réaction cutanée, causée par la prise de cet anti-inflammatoire. Elle a notamment vu se développer des croûtes purulentes sur son visage et ses lèvres, un gonflement des yeux ainsi que des éruptions cutanées sur l’ensemble de son corps.
Transportée en urgence à l’hôpital, elle a été diagnostiquée du syndrome de Stevens-Johnson, une réaction rare et potentiellement dangereuse à la prise de certains médicaments. Dans leur étude de cas, les médecins expliquent que ce syndrome peut survenir lorsque le système immunitaire réagit de manière excessive à un déclencheur, comme un médicament, provoquant des niveaux élevés d'inflammation qui entraînent une forte réaction auto-immune.
"Aucun médicament n'est totalement sans risque"
La patiente a été admise en soins intensifs, où elle a reçu une perfusion intraveineuse et s'est vu prescrire une cure d'antibiotiques. Les médecins l'ont gardée à l'hôpital pendant sept jours jusqu'à ce que le gonflement commence à diminuer et qu'aucune nouvelle éruption cutanée n'apparaisse.
"Bien que l'ibuprofène soit un médicament généralement sûr, l'occurrence rare de réactions sévères comme le syndrome de Stevens-Johnson nous rappelle qu'aucun médicament n'est totalement sans risque", ont indiqué les chercheurs dans leur étude de cas. Un conseil qui sera sans doute appliqué à la lettre à l’avenir par leur patiente.