Vailly-sur-Sauldre cherche médecin désespérément...
Dans les déserts médicaux, les médecins généralistes partent à la retraite, d’autres déménagent ou décèdent... Comment retrouver et attirer de jeunes médecins généralistes dans ces campagnes ? C'est le défi que doit relever le village de Vailly-sur-Sauldre, dans le Cher.
"C’est un peu douloureux pour nous tous de revenir dans ce cabinet qui est vide", commente Sylvie Bailly-Gauguet, infirmière libérale.
Ce cabinet est celui de l’ancien médecin généraliste de Vailly-sur-Sauldre dans le Cher. Une embolie pulmonaire l’a emporté en août dernier. Depuis, près de 2 500 patients attendent un remplaçant.
"Opération séduction" pour recruter un médecin
"Le cabinet est prêt à accueillir un successeur. Le futur médecin qui voudra s’installer ici verra que tout est prêt, il n’y a plus que lui qui manque", explique Isabelle Faleur, pharmacienne.
Les professionnels de santé et les villageois ont alors lancé une opération séduction, avec des plaquettes de présentation des services, des cartes de vœux et même une vidéo de promotion.
C'est une personnalité qui habite les environs, Jean-Pierre Descombes, l’ancien présentateur des Jeux de 20 heures sur FR3 qui la présente.
"On s’est lancé à cœur et à cri pour mener tout de suite, en urgence, des actions parce qu’on n’a pas le temps d’attendre hélas plus longtemps. Il faut agir très vite", expose Sylvie.
Des médecins bientôt à la retraite
Il suffit de se balader au marché du vendredi matin pour croiser des anciens patients laissés sur la touche.
"C’est le sujet prioritaire qui touche tout le monde. Les jeunes, les moins jeunes et nos anciens qui souhaitent rester sur leur commune, chez eux et se conserver en bonne santé", explique Christelle Paye, Maire de Vailly-sur-Sauldre.
Les élus de la communauté de communes se sont aussi emparés de la recherche.
Un problème de taille se présente, d’ici la fin 2022, sur les 12 médecins actuels pour 19 000 habitants, il n’en restera que 6 ou 7. Beaucoup prendront leur retraite.
"On travaille avec des cabinets de recrutement pour essayer de trouver au minimum 3 médecins. Dans un premier temps. On travaille également avec une université en Roumanie, de jeunes Français qui sont expatriés. On a une autre piste qui est la téléconsultation. Ce sont des pistes qui, derrière, nous coûtent forcément de l’argent", commente Régine Audry, vice-présidente chargée de la santé.
"L’égalité n'est pas sur nos territoires"
Pour recruter ces 3 médecins, un premier budget de 150 000 euros a été validé par les élus.
"Pour nous, c’est énorme, en pression fiscale, il ne faut pas oublier quand même que l’argent de la communauté de communes, c’est l’argent de nos impôts. Ce n’est pas à nous de le faire, c’est une mission régalienne de l’état de pouvoir assumer la santé de ses concitoyens. Liberté, égalité, fraternité...L’égalité n’y est pas sur nos territoires", analyse Régine Audry, vice-présidente chargée de la santé.
Les élus souhaiteraient une obligation d’un an de pratique en territoire sous-doté dans le cursus des médecins généralistes.
Les villageois, eux, espèrent avoir un médecin pour la nouvelle année.