Variole du singe : on vous explique où et comment se faire vacciner
Depuis le 11 juillet, la vaccination contre la variole du singe est recommandée en prévention chez les personnes les plus exposées au virus. Mais comment obtenir un rendez-vous ? Et comment se déroule la vaccination ?
Près de six semaines après l’ouverture de la vaccination préventive contre la variole du singe, la campagne vaccinale peine à trouver son rythme de croisière. Dans son rapport publié le 7 juillet dernier, la Haute autorité de santé (HAS) recommande la vaccination des personnes exposées en raison de leurs pratiques sexuelles ou de leur profession.
Soit près de 250 000 personnes selon les estimations de l’autorité de santé. Or, le ministère de la Santé compte pour l’heure 38 002 doses administrées, au 15 août. Dans un communiqué publié la semaine dernière, les associations de lutte contre les discriminations LGBT+, dont Act Up-Paris, AIDES, Sidaction et le syndicat des travailleurs du sexe STRASS déplorent qu’au rythme actuel “toutes les personnes éligibles” seront vaccinées seulement “fin décembre, et avec une seule dose”.
Qui peut se faire vacciner ?
Le 20 mai 2022, la HAS a recommandé la vaccination en post-exposition, c’est-à-dire pour les personnes en situation de contact à risque avec une personne infectée. Suite au nouvel avis de la HAS publié début juillet, le vaccin est également recommandé de manière préventive chez les personnes les plus exposées au virus :
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et ayant des partenaires sexuels multiples ;
- Les personnes trans ayant des partenaires sexuels multiples ;
- Les travailleurs du sexe ;
- Les professionnels des lieux de consommation sexuelle.
À lire aussi : Variole du singe : les personnes vaccinées avant 1979 sont-elles protégées ?
Où peut-on se faire vacciner ?
La liste des centres de vaccination à la variole du singe est régulièrement mise à jour sur sante.fr. Pour prendre rendez-vous, il est nécessaire de passer par la plateforme Doctolib, qui recense et propose des créneaux de prise en charge dans les centres de vaccinations de chaque région.
Toutefois, “compte tenu de la forte demande, des délais pour la prise de rendez-vous et l’injection peuvent être observés pendant les premiers jours de la campagne”, est-il précisé sur sante.fr.
Depuis le 10 août, la vaccination contre la variole du singe est également expérimentée dans cinq pharmacies situées à Lille, Fréjus, Marseille et dans deux établissements parisiens.
Comment se déroule la vaccination ?
Le schéma vaccinal comprend deux doses, espacées d’au moins 28 jours (ou 1 dose unique pour les personnes ayant déjà été vaccinées contre la variole avant 1979, et trois doses pour les personnes immunodéprimées).
En raison du manque de doses, la deuxième dose est reportée de plusieurs semaines, sauf chez les personnes immunodéprimées ou très exposées. Cela devrait permettre de vacciner le plus grand nombre avec au moins une dose de vaccin.
La plateforme vaccination-info-service.fr précise que “la vaccination ne confère pas une protection immédiate et n’est probablement pas efficace à 100 %”. Il est donc recommandé d’éviter tout contact à risque avec une personne infectée par le virus de la variole du singe.
La vaccination contre le virus de la variole du singe est entièrement prise en charge par l’Assurance maladie. Certains hôpitaux envoient néanmoins des factures avec un reste à charge à régler pour la personne vaccinée, comme l’a fait remonter @Romain_Prlz sur Twitter. Anne Souyris, adjointe à la mairie de Paris en charge de la santé publique, a annoncé avoir interpellé l’AP-HP pour que cette erreur ne se reproduise plus.
Quels sont les vaccins disponibles ?
Pour l’instant, deux vaccins sont autorisés en France : Imvanex et Jynneos. Il s’agit de deux sérums vivants atténués non réplicatifs. Cela signifie qu’ils ne peuvent pas se multiplier dans l’organisme humain, et ne contiennent pas le virus de la variole. Ils ne risquent donc pas de provoquer ou propager la variole.
Ce vendredi 19 août, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a autorisé une nouvelle technique d'injection du vaccin contre la variole du singe. Les pays européens peuvent désormais administrer le vaccin Imvanex juste sous la couche supérieure de la peau (en intradermique) et non plus en profondeur (en sous-cutané) comme c'est le cas actuellement.