Vernis semi-permanent : attention aux lampes à UV !
Le vernis semi-permanent permet de faire tenir sa manucure plus longtemps, grâce à une technique comprenant un séchage par lampe UV. L'Académie de médecine met en avant les dangers de ces machines.
Toutes les 3 semaines, Emilie change la couleur de ses ongles. Le choix est infini, mais il y a un critère sur lequel elle ne déroge pas, le type de vernis.
"J'ai demandé un vernis semi-permanent, parce que ça dure beaucoup plus longtemps, en moyenne 3 semaines, tandis qu'un vernis classique dure moins d'une semaine", explique Émilie Pommier.
Le semi-permanent, est une technique plébiscitée par les clientes de ce salon de manucure.
Des lampes à UVA
"Tout ce qui est onglerie, pose de semi-permanent, est au moins 60-70 % de notre clientèle. Pour une pose de semi, il faut une couche d'un produit qui permet de protéger l'ongle, après on met une base pour que le vernis adhère, ensuite 2-3 couches de vernis, ça dépend. Puis on remet un top coat pour protéger le vernis et lui donner un effet brillant ou mat", explique Sébastien Mercier, salon de beauté "les fées Sakura".
Entre chaque étape, il faut passer ses mains sous cette lampe, qui fait sécher le vernis. C'est indispensable sinon le semi ne tient pas. Sous les lampes, le vernis catalyse et du coup, il durcit.
Au bout de 30 minutes, la manucure d’Emilie est terminée. Ses mains auront passé en tout environ 6 minutes sous la lampe. Cette lumière bleutée contient des rayons ultra-violets de type A, ceux qui pénètrent le plus profondément dans la peau.
3 cas de cancers cutanés en 2022
Ces rayons sont dangereux, car ils peuvent détériorer les cellules de la peau, les faire muter et favoriser l’apparition de mélanome, c’est-à-dire de cancer de la peau. Jusque-là, les lampes pour les ongles étaient passées sous les radars. Aujourd'hui, l'Académie nationale de médecine alerte. Elle rapporte pour l’année 2022 des cas de réactions cutanées allergiques, des atteintes mécaniques des ongles et 3 cas de cancers cutanés.
Cette dermatologue voit surtout en consultation des ongles abîmés, ou des infections suite à la pose de vernis à ongles. Mais ces quelques cas de cancers de la peau l’inquiètent. Selon elle, leur nombre pourrait augmenter.
"Si on est clair de peau, qu'on commence très jeune, qu'on fait plusieurs séances, voire 5 à 6 séances par an, on a malheureusement la bonne combinaison pour avoir, au bout de quelques années d'utilisation de manucurie permanente, l'apparition de cancers autour des ongles", explique le Dr Inès Zaraa, dermatologue au groupe hospitalier Saint-Joseph à Paris.
2 séances par an et de l'écran total
Pour se protéger, il faudrait donc limiter le recours à ces lampes.
"L'Académie de médecine a fixé approximativement 2 séances par an et surtout il faut appliquer un écran total, une protection solaire 20 min avant la séance", poursuit le Dr Inès Zaraa.
Sur Internet, il est possible de se procurer une lampe UV très facilement et pour un prix dérisoire, à partir de 15 euros. L'Académie de médecine souhaite recenser les ventes de ces appareils et y apposer un message de prévention.