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VIH : un nouveau traitement par injection

En France, depuis le mois de décembre 2021, certains patients séropositifs ont accès à une bithérapie injectable tous les deux mois. Ce nouveau traitement résulte de la combinaison de deux antirétroviraux.

Anaïs Plateau
Rédigé le
VIH : un nouveau traitement par injection  —  Le Magazine de la Santé - France 5

Ces derniers mois, il y a beaucoup d’innovations santé autour de la prise en charge de patients souffrant du VIH : début des essais avec un vaccin à ARN messager, recherches autour d’une PREP injectable et maintenant, un traitement par injection tous les deux mois.

Un traitement par injection

Tous les matins, c’est le même geste. Depuis près de 25 ans, Tim prend une trithérapie pour contrôler la réplication du VIH dans son organisme. Tim a tout connu, entre 10 et 15 médicaments par jour, l’AZT puis en 1996, les premières trithérapies."Quand on part en voyage, il faut compter les comprimés, s’assurer qu’on va les avoir, s’assurer que la pharmacie les a. En général, elle les a. Après, tout s’arrange toujours", explique Tim Madesclaire, 57 ans.

Pour certains patients, fini les cachets. Ils pourront recevoir leur traitement sous forme d’injections. 
A l’hôpital Saint-Louis, un essai a été mené pendant trois ans sur une bithérapie injectable. Elle a reçu une autorisation de mise sur le marché en décembre dernier. 

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Des critères requis pour cette bithérapie

Mickaël Segor a participé à l’essai clinique, en bénéficie depuis 3 ans. Il va recevoir une piqûre de rilpivirine et une autre de cabotégravir, deux antirétroviraux. 

"Ce sont des molécules qu’on connait bien car ce sont les mêmes qu’on utilise en comprimés. Par une modification galénique, ces molécules sont maintenant administrables par voie intramusculaire ce qui permet, suite à l’injection, de délivrer de façon continue pendant deux mois la quantité nécessaire de médicaments pour maintenir ce contrôle de la réplication virale", explique le Pr Jean-Michel Molina, chef du services des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Louis à Paris.

Il faut certains critères pour en bénéficier : avoir une charge virale indétectable, être sous traitement depuis au moins 6 mois, ne pas avoir de résistances aux deux molécules de l’injection et ne pas être infecté par le virus de l’hépatite B

"Au début, ça faisait un petit peu mal, mais au bout de deux ans, on s’habitue. Là c’est de la tranquillité. C’est rapide et après on n’a plus de cachet, on n’a plus rien et on continue notre vie tranquille", confie Mickaël. 

Éviter la stigmatisation et la discrimination

Si pour certains patients, c’est synonyme d’un meilleur confort dans la prise du traitement, certaines associations y voient aussi une autre avancée. 

"On sait aujourd'hui que des personnes cachent encore le fait qu’elles prennent un traitement tous les jours. Elles se débrouillent parfois pour cacher leurs boites de traitement par rapport à leur entourage. Se dire qu’elles vont pouvoir aller, si elles sont éligibles, tous les deux mois à l’hôpital juste avoir une injection, c’est un vrai progrès social vis-à-vis de la discrimination", explique Florence Thune, directrice générale de Sidaction. 

Dans tous les cas, passer à la bithérapie injectable restera un choix personnel et non définitif du patient, s’il y est éligible.

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