Vous souffrez d'endométriose ? Voici de quel cancer vous devez vous méfier
Plus l'endométriose est sévère, plus le risque de développer un cancer de l'ovaire est important, selon une nouvelle étude.
Elle a dédié son podium olympique à "toutes les femmes souffrant d'endométriose". Après sa troisième place lors de l’épreuve du 200 m des Jeux Olympiques de Paris, la sprinteuse américaine Brittany Brown a tenu à partager sa joie avec "toutes les femmes qui ont des problèmes de santé, toutes les femmes souffrant d'endométriose, de SOPK", le syndrome des ovaires polykystiques. "Je suis avec vous, parce que je suis l'une d'entre vous", s’est confiée, les larmes aux yeux, la sportive de 29 ans.
Qu'est-ce que l'endométriose ?
Plus tôt cette année, Brittany Brown avait révélé souffrir d’endométriose. Une maladie qui l’avait handicapé, en pleine préparation pour les Jeux Olympiques. Pour rappel, la plateforme de l’Assurance maladie Ameli.fr définit l’endométriose par "la présence, en dehors de l’utérus, de fragments de muqueuse utérine (endomètre)". Pendant l'ovulation, l'endomètre s'épaissit afin d’accueillir l’embryon. Dans la majorité des cas, aucun embryon ne vient s’y loger et la muqueuse est donc évacuée mensuellement : ce sont les règles.
Pour les femmes souffrant d'endométriose, ce processus ne se produit pas normalement. Les cellules endométriales, résidus de l'endomètre, se fixent alors dans des zones où elles ne devraient pas se trouver, comme les ovaires, l'utérus, la vessie ou le rectum. Ces cellules peuvent alors déclencher une réaction inflammatoire douloureuse au moment des règles.
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Quels sont les symptômes de l'endométriose ?
Les fortes douleurs ne sont pas les seuls symptômes provoqués par l’endométriose. Cette maladie chronique, qui touche environ une femme sur dix, favorise également l’infertilité mais également l’apparition de troubles digestifs ou de fatigue chronique, indique EndoFrance, l'association française de lutte contre l'endométriose. Récemment, une nouvelle étude a mis en évidence des liens entre l'endométriose et un risque accru de développer un cancer de l’ovaire.
Les résultats de cette recherche, menée auprès de 78 900 Américaines atteintes d’endométriose, ont été publiés le 17 juillet dernier dans la revue JAMA. Les chercheurs ont révélé que les participantes de l’étude étaient quatre fois plus susceptibles de développer un cancer de l’ovaire que la population globale féminine en bonne santé. Un risque d’autant plus important que les symptômes de la maladie sont violents. Ainsi, une endométriose sévère est liée à un risque 10 fois plus important de développer un cancer de l’ovaire.
Des chercheurs finlandais, dans une précédente étude publiée en 2018 dans la revue Obstetrics & Gynecology, avaient déjà rapporté un lien entre l’endométriose et le développement plus à risque de cancer de l’ovaire. Ces recherches avaient toutefois été menées sur un panel insuffisant de patientes pour confirmer ce lien de cause à effet. Cette nouvelle étude comble cette lacune.
Faut-il s'inquiéter d'une hausse des cancers de l'ovaire ?
Le cancer des ovaires est le huitième cancer le plus fréquent chez les femmes, après celui du sein, du côlon, de l'utérus ou encore de l'estomac. En France, il touche environ 5 200 femmes par an. Son risque d’apparition est donc relativement faible, même en cas d’endométriose. Ce facteur ne devrait d’ailleurs pas préoccuper outre mesure les personnes touchées, soulignent les chercheurs à l’origine de l’étude.
Les symptômes du cancer de l'ovaire sont également assez fréquents dans d’autres pathologies. Les patientes touchées peuvent par exemple souffrir de troubles digestifs (ballonnements, nausées, transit perturbé, perte d'appétit, douleur à l'estomac, constipation inhabituelle de plus d'un mois, une augmentation du volume abdominal), de fatigue ou d'amaigrissement. Ces symptômes, similaires à ceux de l’endométriose, doivent pousser à consulter un professionnel de santé pour écarter tout diagnostic de cancer.