Vrai ou faux : les aliments à "calories négatives" existent-ils vraiment ?
Céleri, endives, concombre... Ces aliments au faible apport calorique sont réputés pour brûler plus d'énergie qu'ils n'en procurent grâce à la digestion. Info ou intox ?
L'idée a de quoi séduire : manger sans compter et perdre du poids par la même occasion. Voici la promesse des aliments à "calories négatives". Souvent présentés comme nécessitant plus d'énergie pour être digérés qu'ils n'en apportent, ces fruits et légumes semblent s'intégrer parfaitement dans une régime alimentaire équilibré pour favoriser la perte de poids. Mais cette promesse tient-elle la route scientifiquement ?
Qu’est-ce qu’un aliment à calories négatives ?
Comme son nom l'indique, un aliment à calories négatives serait un aliment dont la mastication et digestion permettraient de brûler plus de calories que celles qu'il contient. Par exemple, une portion de céleri-branche cru apporte environ 16,70 kilocalories, selon l'Agence pour la recherche et l'information en fruits et légumes (Aprifel). Pour être digérée, cette portion nécessite une vingtaine de kilocalories environ, soit une dépense nette d'un peu plus de 3 kilocalories. Le céleri est également composé à 94 % d'eau, selon la table de composition nutritionnelle du Ciqual, et contient 1,5 g de fibres pour 100 g, ce qui en fait un excellent coupe-faim.
D'autres légumes, comme les endives, peu caloriques et riches en eau, ou encore le concombre, lui aussi composé à 95 % d'eau, mais aussi des fruits, comme le pamplemousse ou la pastèque, sont également considérés comme étant des aliments à "calories négatives". Le principal point commun de ces fruits et légumes est d'ailleurs leur forte teneur en eau. Sur le papier, ces aliments semblent être idéaux pour perdre du poids rapidement et sans effort. Alors, pourquoi ne pas adopter un régime exclusivement composé de ces aliments ?
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Est-il correct de parler d'aliments à "calories négatives" ?
C'est d'ailleurs ce que prônent certains gourous du crudivorisme, une pratique alimentaire qui consiste à se contenter de produits crus, souvent ces fameux aliments à "calories négatives", pour perdre du poids mais également pour prévenir certaines maladies, comme les cancers. S'ils sont effectivement très peu caloriques, ces fruits et légumes ne font pourtant pas perdre de poids à eux seuls. Pire : se concentrer uniquement sur des aliments très peu caloriques peut entraîner des carences en nutriments essentiels, notamment en protéines ou en certaines vitamines.
De plus, ces aliments ne peuvent pas, à proprement parler, être considérés comme étant à "calories négatives". Leur digestion nécessite effectivement de l’énergie, un processus appelé thermogenèse alimentaire. Selon l'Académie de médecine, "la digestion accroît la thermogenèse de façon proportionnelle à la quantité d'énergie consommée et représente environ 10 % des apports énergétiques quotidiens". Cette part est donc utilisée pour digérer, absorber et métaboliser les aliments.
Mais même les aliments les moins caloriques ne peuvent pas entraîner une dépense énergétique supérieure à leur apport calorique. Tout simplement car la digestion ne brûle pas un nombre fixe de calories par aliment, mais plutôt un pourcentage variable. Ainsi, même si une branche de céleri ne contient qu'à peine 6 calories, la digestion n'en brûlera qu'une fraction.
Les aliments à "calories négatives" : un mythe à déconstruire
Une étude publiée en 2019 dans la revue scientifique BioRxiv abonde d'ailleurs en ce sens. Les chercheurs américains à l'origine de l'étude ont cherché à déterminer si, oui ou non, le céleri était un aliment à "calories négatives". Pour mener à bien leurs recherches, ils ont étudié les effets d'un régime à base de ce légume sur les lézards, au système digestif proche du nôtre. Résultat : les reptiles stockaient environ un quart des calories du céleri même après sa digestion.
Les aliments à "calories négatives" sont donc un mythe à déconstruire, sans pour autant négliger ces produits dans son alimentation. Ils peuvent effectivement aider à réduire l’apport calorique global en remplaçant des aliments plus riches en calories mais doivent s'intégrer dans un régime alimentaire équilibré, couplé à une activité physique régulière.